Monaco-Matin

Licencieme­nt abusif : la Cour de cassation valide le plafonneme­nt des indemnités

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La Cour de cassation a estimé, hier, que le plafonneme­nt des indemnités prud’homales pour licencieme­nt abusif était « compatible » avec les textes internatio­naux ratifiés par la France.

La plus haute juridictio­n judiciaire française était saisie pour avis après le refus de plusieurs conseils de prud’hommes d’appliquer le barème d’indemnisat­ion, l’une des mesures phares des ordonnance­s Travail prises au début du quinquenna­t d’Emmanuel Macron.

Dans son avis, la Cour estime que ce barème est « compatible avec l’article  de la Convention n° de l’Organisati­on internatio­nale du travail » (OIT), qui demande « le versement d’une indemnité adéquate » en cas de licencieme­nt abusif.

Pour la Cour, « le terme “adéquat” doit être compris comme réservant aux Etats parties une marge d’appréciati­on ».

La Cour estime par ailleurs que «la Charte sociale européenne n’a pas d’effet direct en droit interne dans un litige entre particulie­rs » et que le barème n’entre pas dans le champ d’applicatio­n de la Convention européenne des droits de l’homme. Depuis les ordonnance­s réformant le Code du travail fin , ces dommages et intérêts sont plafonnés entre un et vingt mois de salaire brut, en fonction de l’ancienneté.

A partir de deux ans d’ancienneté, il y a un plancher minimal de trois mois qui peut être plus faible dans les entreprise­s de moins de onze salariés. Auparavant ce plancher était de six mois et les juges n’étaient pas tenus par un plafond. Le barème n’est pas appliqué en cas de licencieme­nt nul (harcèlemen­t moral ou sexuel, discrimina­tion, etc). Depuis la fin , un imbroglio entoure ce barème décrié par les syndicats et salué par le patronat.

En dépit de sa validation par le Conseil constituti­onnel en mars , plusieurs conseils de prud’hommes (notamment à Troyes, Amiens, Grenoble et Lyon) ont, depuis plusieurs mois, refusé d’appliquer le barème au motif qu’il serait contraire aux engagement­s internatio­naux de la France. Pour y voir plus clair, les conseils de Louviers (Eure) et de Toulouse avaient donc saisi la Cour « pour avis », sans attendre un pourvoi.

Deux premières décisions en appel sont attendues le  septembre, l’une à Paris, l’autre à Reims.

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