Monaco-Matin

« Cela a changé ma vie »

L’ancien Niçois Palun en fin de contrat au Cercle Bruges, est prêt à relever un nouveau challenge

- VINCENT MENICHINI

C’était il y a huit ans, déjà. Alors joueur de La Trinité, Lloyd Palun était recruté par l’OGC Nice pour renforcer son équipe réserve, alors en pleine opération maintien. Quelques mois après son arrivée, l’internatio­nal gabonais jouait son premier match en profession­nel, à 22 ans, sur la pelouse du Stade Vélodrome. Palun n’a rien oublié. Entre-temps, il a changé de poste pour devenir un latéral très fiable qui compte trois participat­ions à la Coupe d’Afrique des Nations. Sur les hauteurs de Nice, entouré de ses proches, il s’est longuement confié, en toute simplicité mais avec une ambition bien réelle. Pour lui, sa belle histoire est loin d’être terminée.

Comment se sont passées ces deux dernières saisons au Cercle Bruges ?

C’était ma première expérience à l’étranger, quelque chose de très enrichissa­nt en tout cas.

J’ai vécu des moments forts comme la montée lors de la première saison. C’était l’objectif. Il y a eu beaucoup d’engouement au moment de fêter l’accession. Bruges est une ville de foot, une ville magnifique. Je n’ai pas été dépaysé car il y avait plein de Français dans l’équipe et beaucoup de jeunes prêtés par l’AS Monaco. En D, le haut-niveau est très élevé.

Cela vous a surpris ?

Oui, je ne pensais pas que ça allait être aussi costaud. Les équipes du top  ont vraiment beaucoup de qualités. C’est un foot très athlétique, c’est du

« box to box », un peu comme en Angleterre. On ne s’embarrasse pas trop avec la tactique. Il y a beaucoup de courses, d’efforts. C’est un jeu qui me convient bien. Je ne regrette vraiment pas d’être allé en Belgique. J’ai joué à gauche, à droite et même dans l’axe de la défense. Je suis un joueur plus complet désormais. Comme je l’ai toujours fait, j’ai donné le meilleur, quel que soit le poste.

Vous êtes en fin de contrat. Comment voyez-vous la suite ?

Je ne ferme aucune porte. Je recherche avant tout un projet cohérent, ambitieux, en Ligue , en Ligue  ou même à l’étranger. J’ai des enfants (quatre, ndlr), je n’ai pas envie d’aller n’importe où. Mes agents ont des contacts avec des clubs de Ligue  (Caen s’est renseigné sur son profil, ndlr), mais aussi en D à l’étranger. C’est la première fois que je suis dans cette situation.

Je m’entretiens de manière quotidienn­e, notamment avec Didier (Digard), pour être prêt physiqueme­nt le jour où je signerai dans un club. Ce n’est pas évident, mais je n’ai pas le choix.

C’est une période stressante ?

Ce n’est pas facile mais j’ai la chance d’être bien entouré. A Bruges, vous avez évolué avec Arnaud Lusamba, prêté par le Gym...

Un vrai bon joueur, très technique, élégant balle au pied, avec une très belle vision du jeu. C’était plaisant de jouer avec lui. Là-bas, je faisais partie des cadres, mais malgré mes  ans on me prend toujours pour un jeune (rires).

Vous avez pourtant un statut d’internatio­nal ( sélections avec le Gabon)…

Oui, bien sûr, ce n’est pas rien, c’est vrai. Ma première sélection remonte à . J’ai joué trois CAN, disputé un quart de finale (en ) et affronté les meilleurs attaquants africains : les Drogba, Demba Ba, Sadio Mané, Adebayor… Je suis toujours titulaire en sélection. La CAN, c’est ma Coupe du monde.

On a été éliminé par le Burundi pour cette édition . Une grosse déception.

C’est grâce à la sélection que vous avez découvert le monde

profession­nel…

Tout est parti de là. Je jouais encore à la Trinité quand Gernot Rohr m’a appelé en sélection. Il y avait José Cobos comme adjoint. C’était en , huit ans déjà. Cela me paraît si loin mais ça reste un magnifique souvenir.

Quelques mois plus tard, vous signez un contrat amateur avec l’OGC Nice…

Cela a changé ma vie. Au départ, je signe pour renforcer la réserve et la maintenir. On avait réussi cette mission. Le  avril , je signe profession­nel. Le , je joue mon premier match en Ligue  au Vélodrome contre l’OM, au milieu de terrain.

Il vous reste quoi comme souvenir de ce match ?

Je me souviens d’avoir énormément couru. J’ai fini en apnée. Il faisait très chaud. Je n’ai pas fait un mauvais match. On m’avait demandé de prendre Abriel au marquage. Je ne savais même pas qui c’était (sourires).

Après ce match, vous vous dites que votre carrière est lancée ?

Oui, mais en même temps, je ne savais pas à quoi m’attendre. J’avais  ans mais j’étais tout neuf dans le milieu.

A son arrivée, en , Claude Puel vous lance au poste d’arrière droit…

Dès le premier match amical, ça se passe plutôt bien. Claude Puel m’a fait aimer ce poste. Je démarre la saison en tant que titulaire. On finit quatrième.

La suite est plus compliquée...

J’ai peu joué lors de mes deux dernières saisons à Nice. Les dés étaient pipés. Cela ne dépendait pas de mes performanc­es. Il n’y avait pas de concurrenc­e, le coach pensait qu’il y avait meilleur à mon poste.

Votre meilleur souvenir niçois ?

Le maintien à Lyon, avec le but de Goncalves. C’est encore plus fort qu’une montée. Un moment d’intense émotion. On était vraiment dans le dur.

Le coach qui vous a marqué ?

Eric Roy. C’est grâce à lui que j’ai découvert le monde pro. Je lui dois beaucoup.

Le joueur ?

Aubameyang… Mais en sélection, ce n’est pas toujours évident car les contacts sont très rudes en Afrique.

Le pire souvenir ?

La descente avec le Red Star. Une vraie année de ‘’merde’’... J’étais capitaine, j’ai dû gérer plein de choses. C’était usant.

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(Photo VM)

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