Un Monégasque vainqueur à Henley
À24 ans, le Monégasque Quentin Antognelli, avec les Oxford Brookes, a gagné Henley. La plus prestigieuse des régates pour un rameur avec des dizaines de milliers de personnes sur les bords de la Tamise pour voir courir les meilleurs 8 de pointe barré du Royaume. En 2019, l’un des artisans de la victoire était monégasque. Portrait d’un champion « made in Société nautique de Monaco ».
Comment êtes-vous venu à l’aviron ?
C’est une affaire de famille ! J’ai grandi au milieu des skiffs et après la natation et le basket, j’ai voulu m’y essayer. J’ai adoré. Très vite, j’ai été champion de France cadets puis les années suivantes champion de France en skiff junior. Onze ans plus tard, je rame encore !
Peut-on concilier aviron à haut niveau et études ?
Ce n’est pas évident mais c’est une question de choix, d’organisation et de mental. Après le bac, j’ai fait Staps à Lyon où j’ai décroché ma licence. Làbas, une convention a été passée avec la Fédération et le pôle France et j’ai suivi l’entraînement de l’équipe de France. J’y ai rencontré Daniel Fauché, aujourd’hui entraîneur de la SNM et que mon père avait entraîné il y a plus de trente ans en équipe de France. Après Lyon, direction Oxford pour une formation de quatre ans en business et management. Ici, l’aviron est le sport roi. J’ai intégré les Oxford Brookes et j’ai dû faire mes preuves. Je suis passé du bateau (le moins fort) au bateau numéro et nous avons battu le record du bassin en . Malheureusement, je me suis blessé aux championnats du monde à Plovdiv et j’ai dû rester longtemps sans ramer. Au retour, j’ai été en bateau et j’ai dû progresser jusqu’au . Ça veut dire entraînement, régime alimentaire, pas de fêtes et… les études. Résultat : nous avons fait le meilleur temps de la saison et gagné la course la plus prestigieuse de l’aviron à Henley. C’est cette course que John Kelly, champion olympique, père de Grace Kelly et grand-père du Prince, rêvait de faire mais qu’il n’a jamais pu intégrer car, à l’époque, on n’y acceptait pas les rameurs ayant un travail manuel…
Quels sont vos objectifs ?
Je vais mettre un peu de côté le pour le skiff (bateau à une place) en vue des championnats du monde en Autriche fin août. L’objectif est de décrocher une qualification directe pour les J.O. de Tokyo. J’essaye de m’en donner les moyens.