XV DE FRANCE / STAGE DE PRÉPARATION À CAP D’AIL « L’attente est légitime »
Le vice-président de la Fédération française de rugby Serge Simon est revenu sur ses terres. L’ex pilier international niçois a rendu visite à la sélection du XV non sans nostalgie
On imagine que c’est une sensation particulière pour vous de voir le XV de France en stage ici sur la Côte d’Azur ?
Bien évidemment. Je suis né à Nice et c’est un vrai plaisir d’emmener l’équipe de France ici dans des conditions assez incroyables. Dans ce stade Louis-II où je suis venu quand j’étais gamin. Ce sont vraiment des conditions idéales. Ils travaillent très très dur. Les joueurs et le staff peuvent enchaîner des séquences sur le terrain du Louis-II, en face de l’hôtel, et dans des conditions climatiques que l’on recherchait. Mais oui, ce cadre évoque beaucoup de choses pour moi.
Est-ce un acte politique également de venir dans un territoire où le rugby de haut niveau a du mal à émerger à nouveau ?
Politique, c’est un bien grand mot. Mais toutes les équipes de France en général sont effectivement des vecteurs de communication et promotion de développement. A chaque fois qu’on peut sortir de Marcoussis, sans entamer le potentiel de travail pour préparer une coupe du monde ou une autre compétition, on essaye de le faire. Je pense que c’est important que le XV de France se déplace sur le territoire. Et notamment sur la Côte d’Azur.
L’image du XV de France a été écornée par les mauvais résultats. C’est aussi pour cela qu’il est encore plus important d’aller au contact du public ?
Ce n’est pas du tout une opération de communication dans ce sens. Il y aura un entraînement ouvert au public (demain),
‘‘ c’est vrai, mais notre venue est d’abord basée sur un critère de recherche de performance. Je pense que nous avons le coeur des supporters. Ils attendent qu’une chose, c’est que le XV de France se remette en marche avant, et on y travaille comme vous pouvez le voir. Ça vous fait mal de voir des anciens internationaux critiquer cette équipe avant la Coupe du monde ? Non, je pense que c’est normal. Chacun est dans son rôle. La plus belle des réponses, elle est à donner sur le terrain.
A nous de faire en sorte que cette réponse soit claire et nette. Je ne doute pas un seul instant qu’à partir du moment où les résultats seront là, tout le monde marchera dans le même sens.
Sommes-nous trop impatients avec cette équipe ?
Non. L’attente est légitime. C’est le plus haut niveau du rugby français masculin. C’est normal.
Quels sont les objectifs de ce mondial ? Ou plutôt, à quel moment pourra-t-on dire qu’il est réussi ?
Je pense que tout le monde est d’accord pour dire qu’il faut se mettre en condition de disputer un quart de finale. Après, tout peut arriver. Mais pour toutes ces raisons, nous ne devons être focalisés que sur un seul objectif : ce match d’ouverture contre l’Argentine. Dans la poule dans laquelle nous sommes, ce match est capital. Je ne vais pas vous faire celui qui dit “qu’on prend les matches les uns après les autres”, mais le premier en premier, c’est sûr !
Le fait d’être dans la poule de la mort, est-ce un mal pour un bien ?
Il y a d’autres poules compliquées, mais elle est pas mal c’est vrai (sourire). Vous savez, c’est une Coupe du Monde. Je n’ai jamais vu une compétition où il existe une voie royale et une autre maudite. A un moment, il faut être capable de taper les meilleurs, que ce soit au début ou à la fin.
Si vous devez retenir un souvenir de rugby à Nice ?
C’est un souvenir de gamin (sourire). Quand j’allais voir le Racing Rugby Club de Nice et qu’il y avait mes héros de l’époque, qui le sont encore aujourd’hui dans mon panthéon personnel : Bernard Herrero, Eric Buchet, Jean-Charles Orso, Jeff Tordo. J’ai vu une équipe complètement atypique réaliser des matches incroyables. J’étais alors en minime puis cadet, et je me souviens forcément en premier de ce parcours qui les a menés en finale du championnat de France . J’ai grandi les yeux complètement émerveillés par cette équipe du RRC Nice. Tous les dimanches à Mearelli c’était le paradis.
Les dimanches à Méarelli, c’était le paradis ! ”