Monaco-Matin

Aéroport : la Métropole valide son désengagem­ent

La collectivi­té va vendre à la Banque des territoire­s, organisme public, 4 des 5 % qu’elle possède dans le capital de la société d’exploitati­on. L’opposition dénonce un piteux reniement

- BENOIT GUGLIELMI bguglielmi@nicematin.fr

Un pas de plus vers la vente. Le conseil métropolit­ain, réuni le 12 juillet, a avalisé la vente de 4 % des parts de l’aéroport appartenan­t à la Métropole. L’acquéreur sera la Banque des territoire­s, un établissem­ent public rattaché à la Caisse des dépôts : on avait appris la semaine précédente que les deux parties étaient entrées en négociatio­ns exclusives.

Le prix de vente a été acté : 81 millions d’euros « avec une clause de révision du prix », s’est empressé d’ajouter Philippe Pradal, l’élu en charge des Finances, qui

ne désespère pas de récupérer un peu plus d’argent à l’avenir.

«   euros de moins que le Départemen­t »

Quasi unanime, l’opposition, de droite comme de gauche, a promptemen­t raillé les changement­s de cap du maire, jadis opposé à la privatisat­ion de l’aéroport. « Vous en avez tellement fait… Jusqu’à jeter 100 000 euros par la fenêtre pour organiser une consultati­on dont le résultat était connu d’avance », a résumé le socialiste Patrick Allemand. En tant que membre du conseil de surveillan­ce de l’aéroport, Christian Estrosi ne pouvait pas prendre part au vote. Après avoir ouvert la séance, il a quitté l’hémicycle le temps des discussion­s et du vote.

Il n’aura donc pu répondre à son ex-premier adjoint répudié, Benoît Kandel, qui a osé la comparaiso­n : « C’est 400 000 euros de moins que ce qu’en avait obtenu, il y a trois ans, le conseil départemen­tal » alors présidé par Éric Ciotti, potentiel rival à l’élection municipale l’an prochain. La seule délibérati­on du jour adoptée par l’assemblée, Christian Estrosi expliquait : «Laconsulta­tion portait sur la privatisat­ion [des 60 % détenus par l’État]. Ce n’est pas le sujet aujourd’hui. »

« Même niveau d’influence »

Et de préciser : cette vente servira « à conforter nos investisse­ments » et « à poursuivre notre désendette­ment », mais aussi «à poursuivre la baisse de la fiscalité ».

La Métropole garde cependant 1 % de participat­ion dans la société qui gère les plateforme­s de Nice, Cannes-Mandelieu et La Môle (golfe de Saint-Tropez). De quoi rester membre du conseil de surveillan­ce « et donc conserver le même niveau d’influence » sur le premier aéroport de province, qui vise cette année les 14 millions de passagers. Le capital de la société aéroportua­ire est actuelleme­nt détenu par le consortium franco-italien Azzurra Aeroporti (64 %), la CCI Nice-Côte d’Azur (25 %), la Région Sud-Paca (5 %), la Métropole (5 %) et le Départemen­t (1 %).

 ?? (Photo Cyril Dodergny) ?? En conservant une participat­ion d’ % au capital de la société qui gère l’aéroport Nice-Côte d’Azur mais aussi ceux de Cannes-Mandelieu et de Saintè-Tropez, la Métropole garde son siège au conseil de surveillan­ce de la plateforme.
(Photo Cyril Dodergny) En conservant une participat­ion d’ % au capital de la société qui gère l’aéroport Nice-Côte d’Azur mais aussi ceux de Cannes-Mandelieu et de Saintè-Tropez, la Métropole garde son siège au conseil de surveillan­ce de la plateforme.

Newspapers in French

Newspapers from Monaco