A Cannes, les kiosquiers tentent de s’adapter
Tri sélectif, nettoyage avec des produits d’entretien écologique, distribution de vaisselle jetable… Autant de mesures entrées en vigueur depuis le début des beaux jours. Les kiosquiers cannois doivent désormais composer avec la charte anti-plastique. «On utilisait déjà, à hauteur de 50 % de notre vaisselle, des assiettes et des ustensiles en carton. Depuis le 1er juin, nous sommes passés au zéro plastique » confie Gérald Nicora, gérant du kiosque n°10.
Il est l’archétype du bon élève. Pour lui, la nouvelle réglementation n’a pas changé grand-chose. L’obligation d’utiliser au moins un aliment issu d’une production locale, durable ou biologique n’a pas été un problème. « Le localisme est privilégié. Notre café et nos glaces sont produits dans le département ». Seule ombre au tableau, les salades ont augmenté d’un euro : « On a été contraint car c’est une composante de notre carte où il y avait beaucoup de plastique ».
Mais pour d’autres, l’adaptation a été plus difficile. « C’était compliqué au début car on ne trouvait pas forcément de produits adaptés pour remplacer l’ancien matériel. » explique-t-on au Philcat.
Anticipation de la loi énergétique de
Parmi les réformes qui ont du mal à passer, le contingentement des serviettes en papier. « De l’huile coule quand on consomme un pan-bagnat, en manger nécessite plusieurs serviettes... » raconte un employé. Une incertitude demeure aussi sur le niveau des prix. La direction du kiosque situé sur le Vieux port n’a pas encore décidé d’augmenter ses tarifs. Mais la situation pourrait bientôt évoluer si les rentrées d’argent ne sont pas à la hauteur. Rappelons que cette charte anti-plastique s’inscrit dans un processus d’anticipation de la loi énergétique prévue pour 2020. Celle-ci interdira, au 1er janvier de cette même année, la vente et la distribution de gobelets, verres et assiettes en plastique. Et elle ne concernera pas uniquement les kiosquiers cannois puisque ce sont tous les commerces et les industriels du pays qui devront se soumettre à cette nouvelle réglementation.
Le but final étant de réduire les impacts environnementaux liés à la production et à la distribution de plastique. Une loi qui semble tenir à coeur à la ville de Cannes et à David Lisnard.
« Il est inconcevable qu’au XXIe siècle, on continue à balancer dans la rue des bouteilles ou des sacs en plastique » rappelait encore récemment le maire de la cité des festivals.