Var : où sont passées les cloches des chapelles de Ginasservis ?
J’étais dans mon jardin, en face de la chapelle Saint-Damase située sur la colline, raconte Gilles Oberti. Je vois cette cloche tous les jours et vendredi, je ne voyais rien. J’ai donc pris mes jumelles : toujours rien. Alors, j’ai pris ma voiture et avec un conseiller municipal, Gilles Lombard, nous sommes voir ». Une fois sur place, tous les lieux ont été scrutés car cette partie, perchée à dix mètres du sol, aurait pu tout simplement tomber sous son propre poids. Mais point de cloche.
« C’est complètement fou »
« Le lendemain, en allant chez mes parents, je passe devant le cimetière et machinalement je regarde la chapelle des Pénitents ». Nouvelle stupéfaction : la cloche a également disparu. Dans les deux cas, sans le moindre dégât apparent. Hier, le village de moins de 2000 âmes, sous le choc, ne parlait que de cela. Hervé Philibert, le maire, a lui aussi beau se frotter et se refrotter les yeux mais la réalité est bien là : il manque deux cloches dans deux édifices à vocation religieuse de la commune, si paisible d’ordinaire. « C’est complètement fou ! », s’exclam-t-il. Cherchant à comprendre ce qui a bien pu se passer, le premier magistrat a appelé des homologues voisins : non, seule Ginasservis aurait été la cible d’un ou deux malfaiteurs, équipé(s) et costaud(s) pour soulever, décrocher, traîner et embarquer les précieux éléments d’architecture. Celle des Pénitents, datée de 1739 pèse 53 kg tandis que celle de Damase, de 1867, affiche 80 kg. Les deux sont porteuses d’inscriptions.
Les deux édifices ne sont guère fréquentées aujourd’hui : une seule messe annuelle est organisée à SaintDamase,
tandis que l’autre est située dans un cimetière. Par ailleurs, les deux ne sonnent plus l’heure depuis longtemps.
Quelle serait la raison du double vol? Pour le maire, l’argent n’est pas le mobile : « Les cloches sont, me semble-t-il, en bronze. Ça va leur rapporter 30 euros, à peine ! » Sans doute un peu plus au vu du cours du bronze, mais pas de quoi être riche comme Crésus...
Les larcins auraient donc été commis au bénéfice de collectionneurs... Mais qui ? Hier matin, la mairie a signalé la disparition des deux cloches à la gendarmerie de Rians. Une enquête est ouverte. Toute personne ayant des éléments à fournir aux enquêteurs est invitée à se rapprocher de la brigade au 04 94 80 30 34.