Monaco-Matin

Plan Polmar après l’incendie d’un bateau hier à Sainte-Maxime

- J. J., ANAÏS GRAND ET ESTELLE HOTTOIS

Une nappe noire, étendue entre 500 et 1000 m2, irise la surface de la mer. Elle fait froid dans le dos. Les baigneurs qui profitaien­t de la Grande Bleue ont vite saisi la gravité du problème causé par un accident en mer. Hier vers 10 h 30, pour une raison encore indétermin­ée, un incendie s’est déclaré à bord d’un yacht de 18 mètres.

Le Laska a coulé en début d’après-midi, dégageant une épaisse fumée noire et toxique qui se voyait de loin. Il gît par 80 mètres de fond, en face du port de San Peïre aux Issambres, à environ 500 mètres du rivage.

Fort heureuseme­nt, aucun blessé n’est à déplorer. L’équipage de deux personnes a été recueilli par des plaisancie­rs pendant que la lutte contre l’incendie s’organisait sous la coordinati­on de la vedette Argens de la gendarmeri­e maritime, avec le concours du canot SNS 066 de Saint-Tropez.

« Le centre nautique et l’école de voile ont coupé leurs activités par précaution, bien qu’il n’y ait pas d’interdicti­on de naviguer autour de la zone concernée », détaille la lieutenant­e Aurélia Mannaioni. Pendant plusieurs heures, jets ski et autres bateaux ont surfé autour des lieux de l’échouage.

Le pire évité

Ce sinistre a provoqué une pollution désastreus­e pour la flore et la faune marine. Dès 15 h 30, le drapeau rouge est dressé. Interdicti­on formelle de se baigner. Un hélicoptèr­e de la marine nationale survole la zone et évalue l’étendue des dégâts. Olivier Molla, directeur général adjoint des ressources à la mairie, s’inquiète : « Nous prenons des dispositio­ns pour limiter au maximum les dégâts de la pollution. Entre autres, ont été déployés des buvards et barrières, servant à protéger la plage des débris flottants ».

La communauté d’agglomérat­ion a prêté main-forte en déployant également les leurs.

À 15 heures, le plan Polmar est déclenché pour préserver au mieux le littoral. « Nous avons pris des arrêtés pour interdire de baignade les plages de San Peïre, de la Pinède, des Actinies, des Gireliers, des Pierrats et du Sun Beach », détaille Olivier Molla entre deux sonneries de téléphone. Pourtant, les baigneurs ne décampent pas, bien décidés à ne rien manquer du spectacle.

Le bâtiment de soutien, d’assistance et de dépollutio­n (BSAD) Jason, engagé par la préfecture maritime, sous la coordinati­on du Cross Med, a appareillé de Toulon avec un lot de matériel antipollut­ion pour rallier le site.

Analyses aujourd’hui

Vers 18 heures, il effectuait des brassages pour dissoudre le gasoil. Cependant, «la plage de San Peïre risque de tout prendre sur la droite. Il n’y a pas de barrières déployées en mer », prévient Aurélia Mannaioni. La rapidité de la mise en place des mesures conservato­ires, les barrages filtrants – qui devraient être enlevés dès aujourd’hui –, ont permis de contenir les hydrocarbu­res et morceaux de l’épave, pour ainsi préserver au maximum les plages et le port.

Des prélèvemen­ts ont déjà été effectués par la Cavem. D’autres analyses sont prévues aujourd’hui. On ne sait pas encore quand les plages seront de nouveau ouvertes à la baignade.

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(Photo Philippe Arnassan) Après avoir entièremen­t brûlé, le bateau a finalement coulé, engendrant une pollution au niveau des Issambres.

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