Monaco-Matin

Ivresse au volant : il se fait prendre deux fois en cinq jours

- J.-M.F.

À force de trop trinquer aux vacances, le conducteur d’une Audi, à la double nationalit­é russe et chypriote, n’a pu évaluer précisémen­t distance et emplacemen­t. Pris d’un malaise à hauteur du Maya Bay, mercredi  juillet, il a l’intention de garer son véhicule. La manoeuvre, audacieuse à  h  du matin après l’absorption de deux verres de vin blanc et trois doubles whiskies, provoque un sacré boucan ! Ce président de plusieurs sociétés à travers l’Europe vient d’emboutir un mur et la porte d’entrée du parking. Le veilleur de nuit de l’immeuble « Le Formentor » alerte aussitôt les policiers…

« Vous étiez ivre, rappelle le président Jérôme Fougeras-Lavergnoll­e, avec un taux de , mg/l. Or, le  juillet, vous étiez impliqué dans une procédure pour alcool au volant. Cinq jours plus tard, vous recommence­z… Et sans présenter l’attestatio­n d’assurance. Si vous êtes dans le box, c’est que vous n’avez pas compris l’avertissem­ent. »

« Il n’est pas malade, c’est un délinquant ! »

Le prévenu, âgé de  ans, avait emprunté la voiture d’un ami. Empêtré dans un divorce, il voulait noyer son chagrin dans le scotch.

« Mon épouse rend tout contact impossible avec mes enfants. Ce n’est pas une excuse… Mais je suis sous antidépres­seurs. Depuis six mois, j’ai des problèmes avec l’alcool. Je n’ai jamais eu affaire avec la justice. Je dois partir dès demain pour une cure sérieuse de désintoxic­ation à Zurich ! »

À l’annonce du traitement médical, le premier substitut Olivier Zamphiroff est complèteme­nt hors de lui : «On nous parle d’une réservatio­n pour une cure à   € avec deux autres personnes afin de s’assurer des bons soins pratiqués. Je sais accorder de la bienveilla­nce. On peut garder son libre arbitre. Mais cet homme n’en tire aucune conséquenc­e. La leçon ? C’est de ne plus boire ! Ne le considérez pas comme un malade ! C’est un délinquant ! Heureuseme­nt, ce ne sont pas des chairs tendres qui ont amorti le choc. Alors la bienveilla­nce, ce n’est pas pour cette fois. Un mois ferme et deux contravent­ions à  €. »

Deux mois de prison avec sursis

Évidemment, la défense est en complet désaccord avec le ministère public. « Tout le monde sait que l’alcoolémie est une maladie, clame Me Dominique Salvia, du barreau de Nice. Pour la combattre, il faut se soigner. Mon client sera-t-il mieux en prison que dans un établissem­ent spécialisé dans la désintoxic­ation ? Le message a été compris. Astreignez-le à des soins. Ne l’envoyez pas en détention. Il n’a jamais été condamné. Il n’y a pas de blessé. Pas de partie civile. Les deux jours passés à la maison d’arrêt l’ont terribleme­nt marqué. »

Le tribunal s’en tiendra à de deux mois avec sursis. Plus   € d’amendes et les contravent­ions.

* Assesseurs : Florestan Bellinzona et Morgan Raymond.

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