Renaud Musellier : « Récolter ce que l’on a semé »
Le but de ce déplacement ?
Commencer à récolter ce que l’on a semé depuis près de ans. Une politique euroméditerranéenne que la France avait déjà engagée sous Chirac, prolongée sous Sarko puis sous Macron. En Europe, il n’y a aujourd’hui que la France pour la porter et en France, il n’y a que la région Sud qui peut l’accompagner. D’où Méditerranée du futuret[ NDLR : des rencontres organisées par la Région en sur le climat et sur la jeunesse. Acte , sur les finances, en novembre prochain], qui ont précédé le sommet des rives en juin dernier à Marseille (organisé par le président de la République en juin dernier). On voit bien, notamment ici en Tunisie, l’efficacité de ces dispositifs. Ces relations bilatérales sur des projets très concrets sont essentielles. Dans chacun des pays que je viens de visiter - Liban, Egypte, Tunisie – ce que nous faisons a un sens. Tout ce qui a été engagé va se faire ou est en train de se faire. J’en tire un bilan très positif, avec des bémols bien sûr. Tout n’est pas parfait mais je sens une énergie qui se dégage.
Le bien-être et le développement des Tunisiens, c’est bien, mais les habitants de la région Sud, qu’est-ce qu’ils y gagnent ? N’oubliez jamais que la première des révolutions arabes a eu lieu en Tunisie, que par un effet domino, la totalité du bassin méditerranéen a été bouleversée sur le plan politique, avec les dégâts collatéraux que l’on sait. Ce pays où règne une vraie liberté d’expression, est aujourd’hui dans un processus démocratique, avec des élections générales en octobre. Il se doit d’être aidé par les Français. S’ils réussissent leur processus démocratique, leur exemple influencera peut-être les autres pays du bassin méditerranéen. Donc la région, en ligne directe avec eux, a tout intérêt à ce qu’il y ait la paix sur ces territoires. De surcroît, nous comptons sur notre territoire énormément de Franco-Maghrébins à double nationalité. Peuvent-ils accepter que les politiques abandonnent leur terre d’origine sans jamais s’en préoccuper ? Je ne le crois pas.