« Alaphilippe peut gagner »
À34 ans, Andy Schleck pourrait encore faire partie du peloton 2019. Mais le vainqueur du Tour 2010 en a décidé autrement, puisqu’il s’est retiré du milieu voilà bientôt cinq ans. Sur la Grande Boucle, le Luxembourgeois accueille les invités chez Skoda. Hier matin, devant le site majestueux du Pont de Gard, il a accepté de livrer son avis avant la grande bataille des Alpes.
Comment jugez-vous cette édition ?
Extrêmement bien. Je pense que le niveau n’est pas très relevé, mais ce n’est pas important car cela donne une course très excitante. L’une des plus belles que j’ai
‘‘ connues, car il y a cinq, six coureurs qui ont le même niveau. Entre eux, ça va se jouer à rien. Sur les fameux gains marginaux : celui qui restera un peu à la clim, qui rentrera plus vite à l’hôtel... C’est intéressant pour les spectateurs.
Est-ce lié à l’absence d’une équipe dominatrice qui cadenasse d’habitude la course ?
À mon sens, il y a plusieurs explications. La première, c’est l’absence de Froome. Ça a provoqué la désorganisation dans son équipe, car cette année Thomas était prévu pour le soutenir, pas pour être leader. Ensuite, parce qu’il y a quatre mecs qui ont le même niveau en montagne, même si Pinot a été un peu au-dessus dans les Pyrénées. Enfin, par le caractère d’Alaphilippe, qui est imprévisible.
Son histoire rappelle celle de Voeckler en . C’est votre attaque de loin (), qui l’avait déstabilisé. Il faudra reproduire le même type d’offensive pour faire vaciller Alaphilippe ?
Je pense qu’il faudra faire un grand numéro pour le faire craquer. Il y a encore quelques occasions, dans la grosse étape demain (aujourd’hui) ,avecle Galibier, ou avec l’Iseran et la montée vers Tignes (vendredi) aussi. Val Thorens (samedi) ,jene pense pas, car ce n’est pas trop raide. Je vois Thomas très fort dedans.
Qui est votre favori avant les Alpes ?
Je vois le podium Alaphlippe, Pinot, Thomas, sans être sûr de la constellation. Je pense vraiment qu’Alaphilippe peut gagner le Tour. Il a prouvé qu’il était très fort sur plusieurs domaines.
Ce serait incroyable…
Ce serait plutôt génial. C’est un mec qui a une image extraordinaire, qui a toujours le sourire, qui fait des blagues. Mais maintenant, il faut qu’il se calme car toute l’énergie qu’il met à répondre aux interviews, à prendre des photos, ça peut coûter cher. Surtout en troisième semaine.
Quel est votre meilleur souvenir du Tour ?
Il y en a plusieurs, mais je vais dire l’étape du Galibier (en ). Avec le recul et sans être arrogant, je peux dire que j’ai fait un sacré numéro ce jour-là. C’est resté dans l’esprit des amoureux du cyclisme.
C’est un mec extraordinaire, qui a toujours le sourire, qui fait des blagues...”
Y’a-t-il un successeur aux frères Schleck au Luxembourg ?
Il y a quand même
Bob Jungels (de l’équipe Deceuninck Quick-Step, absent du Tour). Mais c’est difficile à dire. Si je dis non, les gens vont dire que je me prends pour le meilleur. Si je réponds oui, on va dire que je joue les modestes. Alors, disons j’espère que oui. l’arrivée dans le col d’Izoard et s’était imposé avec 2’21’’ d’avance sur Voeckler au sommet du Galibier, revenant à 15 secondes du Maillot jaune. Le Luxembourgeois le prenait le lendemain à l’Alpe d’Huez, mais ne le gardait qu’un jour, le perdant dans l’ultime chrono, la veille des ChampsÉlysées, au profit de Cadel Evans. Abandons : Luis Leon Sanchez (ESP/AST), Cees Bol (HOL/SUN) non partants Tony Martin (ALL/JUM) et Luke Rowe (GBR/INE) mis hors course