Monaco-Matin

Albert A. Amon, le milliardai­re « flambeur »

Il avait défrayé la chronique avec une âpre bataille judiciaire pour un divorce à500M €. Le patrimoine du couple avait fait l’objet d’un incroyable déballage

- GRÉGORY LECLERC gleclerc@nicematin.Fr

Selon les informatio­ns de NiceMatin, Maurice A. Amon, milliardai­re suisse, est décédé à 68 ans d’un arrêt cardiaque dans la nuit de jeudi à vendredi à SaintTrope­z. « Je suis au regret de vous confirmer le décès de Monsieur Maurice A. Amon dans la nuit de jeudi à vendredi dans son sommeil dans une villa de vacances à Saint-Tropez », indique Me Géraldine Gazo, avocate du milliardai­re en principaut­é de Monaco, en réponse à notre question.

Maurice A. Amon devait participer vendredi soir au gala de la CroixRouge monégasque, dont il est l’un des bienfaiteu­rs. Il possède un appartemen­t sur le Rocher. Son décès est également confirmé à Nice-Matin par Me Georges Kiejman, avocat parisien du milliardai­re. Celui-ci n’a pas souhaité faire de déclaratio­ns.

Sa famille fournit l’encre pour les billets de banque

Maurice A. Amon était le petit-fils d’un autre Maurice, un droguiste juif débarqué de Salonique (Grèce) au début du XXe siècle, fondateur d’une société devenue le spécialist­e mondial des encres de sécurité. Francs suisses, dollars, euros : « Sicpa » fournit 85 % des fabriques de billets de banque de la planète. Le petit-fils du fondateur avait cédé ses parts de l’entreprise à son frère pour un montant estimé entre 1 et 1,5 milliard de dollars. Maurice A. Amon vivait depuis une vie de jetsetteur entre New York, Paris, Monaco, Gstaad et les places huppées de la planète. C’est son retentissa­nt divorce qui l’a surtout poussé sur le devant de la scène. En 2007, il avait rencontré sa femme de nationalit­é américaine, Tracey Hejailan, dans le lobby d’un grand hôtel de Gstaad, en Suisse. S’ensuivront quelques années excentriqu­es, à claquer des sommes considérab­les en voyages, bijoux et objets de luxe. Le milliardai­re avait finalement demandé le divorce en 2015 sur le Rocher, espérant s’appuyer sur une législatio­n monégasque plutôt avantageus­e pour lui. Elle stipule qu’en cas d’absence de contrat de mariage, chacun des époux reprend les biens qu’il possédait avant l’union. Y compris les cadeaux qu’il a offerts à l’autre…

Selon Georges Kiejman, avocat de Maurice A. Amon, cité en 2017 par Capital.fr, le montant de ces menus présents s’élèverait à 70 millions de dollars en bijoux, bateaux, vêtements, chaussures, plusieurs Ferrari, chalets, appartemen­ts… Durant ces années folles, ils ont fait razzia, toujours selon Capital.fr, sur des tableaux de maître, donné des fêtes pharaoniqu­es à Gstaad et assuré « à eux seuls les fins de mois des plus grands joailliers des cinq continents ». Quand on aime, on ne compte pas. Ils auraient ainsi flambé entre 500 et 700 millions d’euros.

Jusqu’aux photos des dressings

Un divorce ? Tracey Hejailan ne l’a pas entendu de cette oreille. Craignant de se retrouver sur la paille, elle a engagé la bataille judiciaire, affirmant que leur résidence principale était aux États-Unis. Pays où la législatio­n prévoit que la fortune est partagée à parts égales entre les époux. Soit un enjeu de… 500 millions d’euros.

Une âpre bataille judiciaire s’était alors engagée entre les ex-conjoints. Jusqu’à exposer la photo du dressing monégasque de Madame pour prouver leur résidence sur le Rocher. Laquelle a répliqué avec les clichés des dressings de leurs autres propriétés. D’après le journal Le Temps, il a fallu trois jours pour faire l’inventaire des 2 800 m2 du chalet de Gstaad…

Selon les informatio­ns de NiceMatin, de source monégasque, le corps du milliardai­re doit être rapatrié à Monaco où devraient se tenir les obsèques.

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Maurice A. Amon, ici sur le port de Monaco lors d’une soirée organisée l’an dernier. (Photo DR)

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