Piano au Parvis : waouh, voilà la Wang !
La nouvelle star du piano chinois, Yuja Wang, sera ce soir la vedette du festival. Elle est attendue pour son talent mais aussi pour son allure. Ses tenues défraient souvent la chronique...
Une star, un personnage, une bombe, une vedette : les façons de présenter la nouvelle merveille chinoise du piano, Yuja Wang, ne manquent pas ! Elle a explosé il y a douze ans sur la scène internationale lorsque, à 18 ans, elle remplaça au pied levé son illustre consoeur Marta Argerich. C’était aux États-Unis. Le soir même, alors qu’elle n’avait encore que le statut d’étudiante, elle était devenue une star.
Enfant prodige dans sa Chine natale – un pays qui compte soixante millions de pianistes – Yuja Wang eut la chance d’être envoyée parfaire ses études en Amérique. L’essor pianistique de la Chine est quelque chose d’ahurissant. Il y a soixante-dix ans, à l’époque où le festival de Menton était créé, ce pays ignorait tout de la musique classique. En l’espace de deux générations, à la fin de leur Révolution culturelle, les Chinois ont non seulement découvert notre musique, l’ont apprise, l’ont assimilée et arrivent parfois, à présent, à la jouer mieux que nous. Stupéfiant essor de la Chine !
La pianiste qui affole les magazines people
Il y a treize ans, le pianiste Lang Lang est venu nous en apporter la preuve au Festival de Menton. Et voici Wang à présent. On change une consonne et tout recommence ! Le moins qu’on puisse dire est qu’on l’attend, cette Yuja Wang ! Pour son talent, bien sûr, mais aussi pour son allure. Elle n’a pas son pareil pour affoler les magazines people. Ses tenues défraient la chronique. Le visionnage de ses vidéos sur Youtube bat des records dans le monde de la musique classique. La semaine dernière, le critique du Times, à Londres, préparant sa venue aux fameux concerts des Prom’s en septembre, dans une capitale anglaise qui n’aura pas encore versé dans le Brexit, traitait la virtuose chinoise de « pianiste la plus aguicheuse au monde ».
Une de ses photos officielles la montre assise, pieds nus, sur un piano à queue – ce qui, on le reconnaîtra, n’est pas dans les habitudes de la musique classique. À ceux qui l’interrogent sur l’audace de son look et la longueur de ses talons aiguilles, elle répond : « Je suis si petite qu’on ne me verrait pas si je portais une robe de concert traditionnelle ! » Comment nous apparaîtra-t-elle ce soir ? Les interrogations vont bon train.
Ce qui est sûr, c’est qu’elle ne sera pas seule. Elle viendra accompagnée par un autre grand virtuose, Andreas Ottensamer, clarinette soliste du Philharmonique de Berlin – donc voisin de pupitre du flûtiste qu’on a entendu hier soir, Emmanuel Pahud. Berlin a la cote, cette année à Menton !
Wang et Andreas joueront des oeuvres de Mendelssohn, Brahms, Weber, Debussy, Horowitz. Certaines ont été écrites pour la clarinette, d’autres seront des transcriptions. C’est fou ce qu’on entendra comme transcriptions cette année au Festival de Menton, à la place des oeuvres originales : ce fut le cas hier soir avec le Quatuor Américain de Dvorak joué à la flûte au lieu du violon. Ce sera également le cas lors du récital du pianiste Berezowski.
Dans un monde du classique qui est le plus souvent réglé… comme du papier à musique, on n’est pas au bout de nos surprises.