Le road-book de Mikael CHEREL

« Le maillot de Richard Virenque »

« Me revoilà pour la ‘’der’’ du road-book. J’espère que les lecteurs ont apprécié. Cette édition du Tour aura été belle pour tous, mais aussi pour moi. Je suis satisfait de l’état de forme que j’ai affiché tout au long de l’épreuve. J’ai été régulier, constant dans la montagne. Mon objectif était d’être toujours avec Romain (Bardet) quand il ne restait que  coureurs dans la montagne. J’ai tenu mon rang. L’équipe a apprécié mon travail. Le point d’orgue fut l’étape du Galibier, jeudi, où il n’a pas manqué grand-chose pour que Romain s’impose. J’ai pris énormément de plaisir ce jour-là. Ce fut ma meilleure journée sur le Tour. On est passé par beaucoup d’émotions. On partait avec de l’ambition et des rêves de podium pour Romain. On a hélas vite compris que ça allait être compliqué d’atteindre notre but collectif. Au fil du Tour, on a changé d’objectif pour viser les étapes. Malheureusement on n’a pas réussi à en décrocher une, mais on n’a pas tout perdu. Romain a enfilé ce beau maillot à pois, riche en symboles pour le cyclisme, pour les Français. Celui de la montagne. Ce maillot que Richard Virenque a porté et remporté sept fois. Cette tunique qui représente les envolées en montagne, les arrivées au sommet. Moi, c’est le maillot qui me faisait rêver quand j’étais gamin et voir mon pote le porter sur les Champs c’est vraiment chouette. Oui, c’est fort ! Personnellement, contrairement aux éditions précédentes, à mes quatre Tours déjà vécus, où j’arrivais un peu à saturation au niveau physique et mental en troisième semaine - parfois j’avais même hâte que ça se termine - cette année je n’ai éprouvé aucune lassitude. Physiquement, je sors évidemment fatigué, mais pas sur les rotules. Ce qui va me permettre de rebondir très vite car ma saison n’est pas terminée. La vie d’un coureur cycliste ne s’arrête pas au Tour de France. Mon programme est établi. Il passera par des courts Tours de quatre jours à une semaine : le Tour d’Allemagne, celui de Grande-Bretagne, et des classiques italiennes pour conclure . Samedi soir déjà, on a trinqué pour ce sublime maillot à pois. Ce fut un beau Tour et une belle tranche de vie tous ensemble. »