Monaco-Matin

La Principaut­é, grande capitale musicale depuis  ans

Le gouverneme­nt est producteur d’une série de films documentai­res qui retracent la vie musicale en Principaut­é. Un projet ambitieux confié au journalist­e Frédéric Laurent et son fils Jérémie

- PROPOS RECUEILLIS PAR JOËLLE DEVIRAS

Ses enfants sont musiciens. Lui a écrit, entre autres, une encyclopéd­ie du violon. Frédéric Laurent, journalist­e et Enfant du pays, travaille depuis le début de l’année, avec son fils Jérémie, pour une série de films documentai­res qui retraceron­t 150 ans de musique en Principaut­é.

Un sujet pointu certes, mais qui n’a rien d’anecdotiqu­e puisque, selon Frédéric Laurent, «depuis la fin du XIXe siècle, l’art de la musique - notamment l’opéra - a toujours été d’un niveau semblable à celui des grandes capitales européenne­s et même mondiales. »

Quelle est exactement la commande du gouverneme­nt princier ?

Le projet s’intitule « Monaco et la musique ».

La Principaut­é moderne, c’est-à-dire celle qui naît au lendemain de  où le territoire est réduit comme peau de chagrin, s’incarne dans la culture.

Et son incarnatio­n artistique c’est la musique, c’est-à-dire l’opéra, les ballets et l’orchestre. C’est un des éléments dominants de son existence.

Vous voulez dire que la musique légitime Monaco comme une vraie capitale mondiale ?

La musique porte Monaco culturelle­ment depuis  ans à un niveau très élevé. Elle est d’un niveau comparable à Paris, Londres, Berlin... Cela n’a rien d’une Principaut­é d’opérette ! En , il y a mille habitants sur le Rocher. Le Casino va drainer les joueurs et le tourisme naissant. En une vingtaine d’années plus tard, Monaco va devenir un point de rencontres internatio­nales.

Combien d’épisodes allezvous faire ?

Quatre ou cinq… L’idée initiale était d’en faire quatre mais au fur et à mesure de l’avancement de notre travail, nous découvrons la richesse du sujet. La durée de chaque documentai­re variera selon les thèmes mais sera d’environ une heure.

L’angle principal, c’est l’art lyrique ?

C’est l’opéra qui fait connaître Monaco comme lieu musical. Au début de la création du Casino, le prince Charles III impose un cahier des charges artistique à la Société des Bains de Mer. Au milieu des années , il y a la création de l’Opéra de Monte-Carlo avec de vraies saisons lyriques. La Salle Garnier sera un écrin magnifique.

Quels seront les autres thèmes développés ?

C’est vrai qu’il y a énormément de choses à raconter autour de l’opéra. Un simple exemple : en , avec la création de La Damnation de Faust de Berlioz, qui est à l’origine un oratorio, le directeur d’opéra Raoul Gunsbourg a le génie d’en faire un opéra. L’oeuvre aura le succès que l’on sait. Entre  et , ont été créés à Monaco plus de quatre-vingts opéras, soit presque deux par an. Je ne suis pas sûr que l’on en ait créé autant à La Scala de Milan qui est le temple historique de l’opéra, ou encore à l’Opéra de Paris.

Monaco a également accueilli les plus grands artistes ?

La question n’est pas de savoir qui est venu mais bien plutôt qui n’est pas venu à Monaco ! Tous les plus grands chanteurs, musiciens, metteurs en scène, depuis  ans, se sont produits à MonteCarlo, au moins pour un concert ou un opéra, quand ce n’est pas vingt fois ! Massenet, qui a créé sept ou huit opéras ici, et SaintSaëns, qui a, lui, créé ses trois derniers opéras à Monaco, habitaient au palais quand ils séjournaie­nt à Monaco. Massenet et Berlioz ont leur statue ici. Or, le pays, par sa petite taille, a toujours eu besoin d’affirmer son identité, son existence même. Cette vie culturelle légitime la permanence de la Principaut­é. À Paris ou à Londres, l’offre est plus nombreuse certes. Mais pas forcément de meilleure qualité. Monaco se hausse donc au niveau des plus grandes capitales musicales.

Où en êtes-vous de l’avancée de votre travail ?

Nous avons déjà  heures de rush : des interviews de chefs et solistes, des répétition­s et des générales...

Comment s’est monté ce projet initialeme­nt ?

Quand j’ai eu cette idée, je suis allé voir le ministre d’État qui m’a donné son aval. Puis je suis allé voir le souverain qui a validé ce projet. C’est une commande du gouverneme­nt. La direction de la Communicat­ion est le producteur ; le coproducte­ur étant une société que mon fils et moi avons. C’est un très gros budget car ce sera un outil patrimonia­l pour Monaco mais aussi un outil de communicat­ion. Rien ne sera fini avant fin . Nous avons encore des tournages à faire. Nous allons filmer l’orchestre qui est évidemment pivot. Au travers de ce sujet, on a une esquisse de toute l’histoire de la musique, qui englobe l’Opéra, le Philharmon­ique et les Ballets.

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Monaco se hausse au niveau des plus grandes capitales musicales”

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Le journalist­e Frédéric Laurent prévoit de réaliser cinq documentai­res sur l’histoire de la musique à Monaco. Vaste programme… (Photo J.D.)

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