Monaco-Matin

Scène de guerre à Ollioules

Au lendemain des tirs au fusil d’assaut qui ont fait trois morts, le règlement de comptes entre trafiquant­s ne fait pas de doute. Les auteurs ont tiré des dizaines de munitions, criblant les environs… à l’aveugle !

- So. B., P.-L. P et E. M.

Comme une scène de guerre, aux portes d’un village tranquille. Dimanche soir, une équipée meurtrière a semé la mort à l’entrée de la ville d’Ollioules, visant et tuant à trois reprises. À la hauteur de la station de lavage auto sur la route départemen­tale 11. Pas loin du camion pizza. Il était 19 h 45, un dimanche soir d’été [notre édition d’hier]. Jamais, dans l’aire toulonnais­e, règlement de comptes n’avait été aussi sanglant. Jamais le bilan humain n’avait été aussi effroyable. En plus des deux hommes que les auteurs des tirs ont clairement visés, il y a cette femme, une vacancière, dont le seul tort fut de rouler à scooter, avec son mari, et de prendre le rond-point au moment précis où les balles ont fusé. Catherine Santos, 57 ans, a succombé, avant même de

pouvoir être transporté­e à l’hôpital. Blessé dans le dos, son mari s’en sortira. Le couple était originaire de Vesoul et avait une résidence secondaire à Ollioules [lire ci-dessous]. Les autres victimes sont deux hommes : Woigdi Ben Hassine, un Seynois de 29 ans, et Wissem Dhib, un Ollioulais de 30 ans, qui étaient, eux, la cible des assaillant­s. Sur l’un d’eux, une sacoche a été retrouvée, qui contenait une arme (approvisio­nnée mais pas chambrée), 200 g de résine de cannabis et de l’argent liquide.

Un point de deal ?

Étaient-ils en train de tenir un point de deal ? Au niveau de la petite impasse discrète qui se situe en contrebas de la station de lavage ? Arrivés là une heure avant les faits, les deux victimes se sont enfuies quand les tireurs ont surgi, probableme­nt par la Reppe, le cours d’eau voisin.

« Ils ont été vus en train de courir, avant d’être abattus, explique le vice-procureur de la République de Toulon Dominique Mirkovic. Ils ont peut-être vu les armes, dont un fusil-mitrailleu­r, et ont pris la fuite. » Des munitions de kalachniko­v et d’une arme de poing, du 9 mm, ont été ramassées en nombre. Trente pour la première et quinze pour la seconde. C’est dire l’intensité du feu qui a fait rage. Les deux hommes sont morts à l’hôpital, de blessures hémorragiq­ues graves. L’autopsie des corps des trois victimes aura lieu aujourd’hui à Marseille.

Auteurs en fuite

Les auteurs sont toujours en fuite et activement recherchés. Jusqu’au ministre de l’Intérieur qui a réagi dimanche soir, indiquant « tous les moyens sont mis en oeuvre pour interpelle­r les auteurs de la fusillade d’Ollioules ».

« Le règlement de comptes ne fait pas de doute mais on sait que les conflits entre trafiquant­s de drogue peuvent se poursuivre en vengeance », indique le parquet de Toulon qui reste prudent sur le motif du guetapens.

Le maire d’Ollioules n’attend que ça, « retrouver les auteurs, ça soulagera tout le monde ».

Transférée au parquet de Marseille et à la juridictio­n interrégio­nale spécialisé­e (Jirs), l’enquête est dans les mains de la police judiciaire déjà en charge d’autres affaires de règlements de comptes dans l’aire toulonnais­e. Une demi-douzaine en cours.

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(Photos Valérie Le Parc) Des dizaines de tirs ont retenti et ont fauché un couple qui roulait à scooter sur le rond-point de la RD , à l’entrée d’Ollioules.

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