Monaco-Matin

Miss France à Mandelieu : belle et rebelle

- ALEXANDRE CARINI acarini@nicematin.fr Robe ou maillot ? Banjo ou ukulélé ? Mareva Galenter ou Mareva Georges ? Sucré ou salé ? Touche pas à mon poste ou Danse avec les stars ?

8 pages centrales

beaucoup du harcèlemen­t, un problème de plus en plus important dans notre société. J’apprends aussi la langue des signes parce que je veux pouvoir parler également avec les sourds-muets. Je sais déjà dire : je veux manger du gâteau au chocolat ! ».

Elle a les yeux verts de certains lagons de Polynésie, et le teint hâlé d’une native insulaire. Nouveau visage de la France, Vaimalama Chaves parcourt plutôt l’hexagone continenta­l depuis son élection en décembre.

« Depuis un mois et demi, le rythme s’est accéléré avec les galas et élections régionales des Miss qui sont appelées à me succéder. Je préfère évidemment les régions maritimes car la mer, Atlantique ou Méditerran­ée, m’apaise, souffle la Tahitienne de 24 ans, lors de l’élection Miss Côte d’Azur à Mandelieu.

« Je me suis baladée sur la Croisette à Cannes, malgré le béton, c’est quand même très beau. ».

Son beau prénom signifie « Source de lumière », mais elle n’était pas forcément prédestiné­e aux spotlights des plateaux TV.

« Miss France, ce n’était pas du tout un rêve de gamine. J’y suis d’abord venue pour un casting organisé en 2015 en vue d’élire Miss Tahiti, mais je n’ai même pas été retenue ! Du coup, j’ai pris ça comme un défi ! ». Un défi, doublé d’une belle revanche. Car cette gourmande qui était autrefois raillée à l’école, voire harcelée en raison de son surpoids, est devenue « reine de beauté », « J’étais déjà en paix avec moi-même quand je me suis présentée à l’élection. On ne peut pas

changer le passé, mais influer sur l’avenir ».

Bien dans sa peau comme dans son corps, même si depuis l’élection, je me suis un peu relâchée, et ça se voit quand je remets mon costume de Miss France. Dès que je peux, je reprends le sport ! (rires) ».

Depuis toujours, sa force de caractère lui a néanmoins appris à ne pas être totalement asservie aux diktats esthétique­s.

« En Polynésie, il y a l’image de la splendide surfeuse sur les affiches, mais moi, sur ma planche, je suis davantage tombée à l’eau que je n’ai surfé ! », ironise celle dont l’humour apporte ce petit plus indispensa­ble au charme d’une Miss. Belle rime aussi avec rebelle, alors qu’importe la ligne, pourvu qu’on ait l’esprit !

« Je suis une Miss atypique, et j’ai déjà dit que j’allais aux toilettes ! rigole cette diplômée d’un master en management. On pense toujours que Miss France, c’est un petit robot parfait, mais pas du tout ! On a toutes notre petit caractère et notre façon de penser. On m’a juste demandé de porter l’écharpe, de savoir marcher avec les talons et de sourire bien sûr, mais c’est naturel chez moi : vous imaginez Miss France qui fait la gueule ? ! » Pour autant, poche ou pas sur sa robe, Vaimalama n’est pas du genre à y garder sa langue, quand d’autres l’ont mauvaise : « Quand on me cherche trop, on me trouve ». À Matthieu Delormeau, l’animateur de TPMP qui l’a trouvée « vulgaire », et lui a conseillé d’être juste « jolie pour la quinzaine du reblochon », la voilà qui rétorque, avec l’art de l’esquive plutôt que l’abus de salive : « Il a son point de vue, chacun le sien, dans le respect et la politesse. J’ai hâte de le rencontrer pour en discuter : peut-être qu’il va changer d’avis en me voyant. À moins qu’il ne change de direction… ».

Ex-îlée, la voilà désormais soumise au feu des critiques, dans l’oeil du cyclone médiatique. Stoïque ?

« Miss France, on est exposé, et ça ne suscite pas que de la sympathie. Et puis le développem­ent des réseaux sociaux laisse libre cours aux caractères hargneux ». Qu’importe. Enfermée dans une cloche en verre, Vaimalama a dû cohabiter avec des blattes et serpents pour Fort Boyard, diffusé cet été sur France 2. « J’ai hurlé, j’ai juré, mais ma plus grande peur, ce sont les araignées, et je ne supporte pas la vue du sang ».

Alors ce ne sont pas les médisances internet de quelques cafards... Sandales ou talons ? Sandales, et même pieds nus pour marcher sur la plage. Oh, ça c’est dur. On va dire maillot une pièce. Un monokini, mais ce n’est pas possible ici. Les deux. Mais je joue du ukulélé, pour décompress­er. Ah, deux anciennes Miss France de Taïti. Mareva Georges ma cousine, elle a grandi avec mon papa. Sucré. J’ai imaginé un gâteau château avec tout ce que j’aime : crème anglaise, chocolat, Nutella, chou à la crème, glace, fruits...

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(Photo Clément Tiberghien) Du haut de son mètre soixantedi­x-huit, Vaimalama Chavez, tahitienne aux origines portugaise­s et irlandaise­s, assume ses formes et son caractère affirmé, elle qui a subi des moqueries jadis : «Jeparle

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