Un «QR Code» pour suivre le chantier en temps réel
Depuis fin juin, des panneaux intégrant un flash code ont été installés à proximité du chantier de l’extension en mer. Ils renvoient sur un site avec toutes les avancées des travaux en temps réel
De la terrasse du Starbucks, on n’en loupe pas une miette. Tout en sirotant un caffé latte ou en dévorant une gourmandise, les clients observent avec nonchalance l’avancée du chantier pharaonique de l’extension en mer.
De part et d’autre de cette zone en construction de six hectares, des silhouettes d’ouvriers en jaune et orange s’activent. De la zone s’élève un raout ambiant, difficilement atténué par le mur antibruit lorsqu’on prend un peu de hauteur.
Informations en temps réel
« Ce qui est en train de se faire sous nos yeux est hallucinant. On en voit peu, des chantiers de la sorte », souffle Luciano, les yeux écarquillés derrière ses lunettes rondes. Cet Argentin de 27 ans, en pérégrination sur la Côte d’Azur depuis une semaine, dégaine son smartphone et le pointe vers le muret. Situation cocasse si l’on ne connaît pas la suite.
En effet, depuis le 26 juin, dix panneaux intégrant un flash code, dit QR Code, ont été placés à proximité du chantier de l’extension en mer. Deux au niveau de la chaîne de cafés américaine, un au rond-point du Portier, un autre à l’entrée du tunnel Louis-II – l’un des spots prisés des badauds pour observer le ballet d’engins mécaniques – mais aussi sur la contre-jetée et la grande digue. Luciano flashe alors le QR Code. Une page (http://anseduportier.mc/) s’ouvre dans la foulée, lui distillant les dernières informations relatives à l’avancée des travaux et les mesures mises en place sur site. Une opération conjointe menée par le gouvernement et la SAM L’Anse du Portier, la pose des panneaux ayant été assurée par la Direction de l’Aménagement urbain. Tout cela est né d’un constat, les curieux sont de plus en plus nombreux à essayer de savoir ce qu’il se trame derrière le mur antibruit de cinq mètres de hauteur.
Ceinture protectrice fermée
Ainsi, on découvre sur son smartphone une vidéo de plus de cinq minutes rappelant la genèse et la philosophie de ce projet pesant deux milliards d’euros, la moitié étant consacrée à l’infrastructure maritime érigée par Bouygues Travaux publics. On y lit aussi que, depuis le 18 juillet, la ceinture protectrice de dix-sept caissons est désormais clôturée (lire notre édition du 19 juillet). Tout juste un an après l’arrivée du premier parpaing géant de 10 000 tonnes. « Cette ceinture de caissons, volontairement sinueuse pour préserver le courant sous-marin nécessaire à l’oxygénation des fonds, définit le nouveau trait de la côte monégasque, peuton y lire. L’ouvrage érigé durant douze mois mesure 500 mètres de long. Il repose par 20 mètres de profondeur sur une colline sous-marine spécifiquement conçue et que l’on désigne sous le terme de remblai d’assise. »
La prochaine étape majeure, à l’automne, est également expliquée, les chiffres en moins : le remplissage du grand trou, pour l’heure rempli d’eau – avec 500 000 à 600 000 tonnes de remblais techniques et 450 000 m3 de sable. Au fur et à mesure que le sable, dragué par 150 mètres de profondeur en Sicile, sera versé, l’eau sera pompée pour éviter un phénomène de surverse.