Monaco-Matin

Le coin savant : les acrobaties vocales de la soprano colorature

-

Patricia Petibon, qui chante ce soir, est cataloguée comme « soprano colorature ». C’est la plus aiguë des voix féminines. Doit-on rappeler que, chez les chanteurs d’opéra et de musique classique, les quatre voix principale­s sont celles de soprano et mezzo pour les femmes, ténor et baryton (ou basse) pour les hommes. Dans chacune de ces quatre tessitures, on trouve trois catégories de voix : légère, lyrique et dramatique (de la plus aiguë à la plus grave).

C’est parmi les « sopranos légères » que se trouvent les « sopranos colorature ». « Colorature » vient du latin « colorare » (« orner », « colorer »). Les sopranos colorature peuvent réaliser des vocalises acrobatiqu­es, légères, brillantes, ornées de trilles, d’arpèges, de notes piquées.

Ces voix peuvent atteindre des notes suraiguës comme le « contre-fa », qui se trouve quatre degrés au-dessus du mythique contre-ut. Le contre-fa est la note la plus aiguë atteinte dans l’histoire des grands opéras : c’est sur cette note que culmine le fameux air de la Reine de la nuit de l’opéra la « Flûte enchantée » de Mozart. Mozart avait osé écrire un air aussi aigu car sa… belle-soeur, créatrice du rôle de la Reine de la nuit, avait une voix qui montait jusqu’au contre-fa, ce qui était rarissime à l’époque. La belle-soeur de Mozart n’aurait pas eu une voix aussi aiguë, l’Histoire de la musique aurait été privée d’un de ses airs les plus célèbres.

Newspapers in French

Newspapers from Monaco