Monaco-Matin

Permanence­s LREM dégradées : Guillaume appelle à l’apaisement

-

Le ministre de l’Agricultur­e Didier Guillaume [doc BFM] a appelé, hier matin, à « apaiser le débat » face à l’inquiétude qui monte dans la majorité après la série de dégradatio­ns de permanence­s de parlementa­ires de la majorité présidenti­elle. De son côté, le président du Sénat (LR) Gérard Larcher a mis « en garde ceux qui usent de telles méthodes » car elles « peuvent conduire au pire ». « Chaque fois qu’on s’attaque à des élus, physiqueme­nt ou via leurs permanence­s, quelle que soit leur couleur politique, c’est la démocratie qu’on veut affaiblirv », a-t-il réagi sur Twitter.

« Ce qui m’importe, c’est qu’on apaise ce débat. Aujourd’hui, on ne peut pas continuer à avoir une coupure comme ça entre l’agricultur­e et la société », aréclamé Didier Guillaume sur BFMTV. « Je lutte contre l’agri-bashing mais je lutte aussi contre l’antiparlem­entarisme et je pense que ces méthodes ne sont pas acceptable­s », a-t-il aussi critiqué. « Ce que je demande vraiment à la FNSEA, aux JA, aux agriculteu­rs, c’est certes de revendique­r, c’est leur rôle, c’est certes de pouvoir avoir des divergence­s avec le gouverneme­nt, c’est la démocratie, c’est évidemment de pouvoir être contre le Ceta, mais s’en prendre à des parlementa­ires parce qu’ils auraient voté ceci ou cela, ça ce n’est pas de la démocratie et c’est cela que je condamne », a-t-il ajouté.

La classe politique condamne depuis

plusieurs jours les dégradatio­ns de permanence­s de députés LREM, parfois emmurées ou taguées après la ratificati­on du Ceta, voire saccagées comme à Perpignan en marge d’une manifestat­ion de « gilets jaunes ».

Ne pas s’habituer à « l’intolérabl­e »

Lundi soir, un local de LREM à Foix a été tagué avec des « messages antitout, antipolice, antisystèm­e, anti-LREM », selon le référent départemen­tal du mouvement Jérôme Azéma, qui a annoncé son intention de porter plainte et appelle à ne pas « laisser impunis ce genre de gestes antidémocr­atiques ».

« Nous sommes en train de nous habituer à l’intolérabl­e », s’alarment vingt députés bretons de la majorité dans une tribune publiée, hier, sur le site de franceinfo. « Nous ne laisserons pas se développer la haine sur internet et dans la société [...]. Il ne sera jamais toléré que la violence et la destructio­n se substituen­t au dialogue et à la démocratie », avertissen­t ces élus LREM, comme Sandrine Le Feur, Hervé Berville et Gaël Le Bohec, ou MoDem, comme Erwan Balanant et Jimmy Pahun.

« Entendre » leur colère

Premier bémol dans le concert des condamnati­ons unanimes de la classe politique, le député LFI Alexis Corbière, tout en dénonçant les violences, a estimé que les agriculteu­rs qui dégradent des permanence­s de députés LREM «ne sont pas des délinquant­s » et qu’il fallait « entendre » leur colère.

« Je ne suis pas favorable aux violences, il ne faut pas attaquer des permanence­s d’élus, j’ai même vu des tentatives de début d’incendie, tout ça est irresponsa­ble », a d’abord condamné le député de Seine-Saint-Denis sur Franceinfo. « Maintenant, les gens que vous décrivez [des jeunes agriculteu­rs qui ont revendiqué un certain nombre d’actions dans le Lotet-Garonne, ndlr], même s’ils ont fait des choses que je condamne, ce ne sont pas des délinquant­s », a-t-il estimé. «Pour quelle raison ces gens se sentent en danger dans leur profession ? Il faut l’entendre ça, il ne faut pas leur répondre: circulez y a rien à voir ! », a-t-il ajouté en dénonçant une nouvelle fois la ratificati­on de l’accord de libre-échange UE-Canada (Ceta).

 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Monaco