Leur photo prise avec un drone décroche le premier prix
Charlie et Julien, amis, salariés au Méridien Beach Plaza et photographes amateurs, viennent de remporter un concours sur un réseau social. Leurs clichés pris du ciel se veulent créatifs et originaux
Une rivière de cascades en Croatie. Un lac gelé en Allemagne. Un champ de lavande en France. Du sol, ces paysages et panoramas d’Europe dégagent déjà un sacré cachet. Du ciel, ils prennent une tout autre tournure esthétique. Une dimension à part. Les couleurs, les détails et les textures ressortent davantage. La prise de vue aérienne invite littéralement au dépaysement. En photographe amateur aguerrie, Charlie Berthaume vit pour la créativité. Et celle-ci a été récompensée par un gain de 1 000 dollars versé par l’application Agora Images. Parmi 13 542 photos en lice pour un concours, celle de cette Roquebrunoise de 28 ans, salariée à Monaco au Meridien Beach Plaza, a capté l’oeil aiguisé des utilisateurs de l’application sociale gratuite qui rassemble pas moins de 3,5 millions de photographes amateurs et professionnels dans 193 pays.
« L’angle parfait »
Sur le thème #Yellow2019, sa vue en hauteur d’un parc de containers rempli de raisins a passé avec succès toutes les sélections, jusqu’à récolter les suffrages des internautes et d’un juge. Si on l’aperçoit juchée sur l’une de ces « boîtes » jaunes, c’est qu’elle travaille en binôme avec Julien Bernard, un ami beausoleillois et voiturier dans le même hôtel monégasque. « C’était dans un domaine viticole dans le Gard, près d’Aigues-Mortes, en février dernier. Après avoir demandé l’autorisation aux personnes qui ramassaient le raisin, on a passé deux heures sur place pour trouver l’angle parfait, raconte la jeune femme. Cette photo résume notre style : des lieux insolites qui, avec la perspective aérienne, vont donner une image originale. »
Comme ce cimetière de bateaux en Bretagne. « À terre, c’était presque une décharge alors que vu du dessus, cela donnait une touche artistique au lieu », estime Charlie Berthaume. Sur les réseaux sociaux, principalement Instagram, les deux amis pèsent près de 10 000 abonnés. Et leurs communautés respectives ne cessent de grimper à mesure que ces deux photographes amateurs postent des photos. Charlie et Julien n’hésitent pas à écumer l’Europe en parcourant des milliers de bornes pour capturer un instant magique avec l’un de leurs cinq drones. Allemagne, Autriche, Croatie, Serbie…
« On choisit nos voyages par rapport aux images aériennes que l’on veut saisir. Ces six derniers mois, on a parcouru 20 000 km. Parfois 700 en une journée. Ça va loin », rigolent-ils.
Publié dans National Geographic
Et la persévérance paye. Le cliché de Charlie avançant dangereusement sur un lac gelé allemand va être publié dans un livre spécialisé à New York. Ou, consécration, cette photo lunaire dans un champ d’asperges reprise par le très réputé National Geographic. « Elle a fait un carton, celle-là. On a passé deux jours sur place pour avoir la bonne fenêtre météorologique. On nous l’a aussi beaucoup piqué sur les réseaux sociaux », regrette Julien Bernard. Les mauvais côtés du talent. Sans parler de ceux qui crient au fake ou aux photos retouchées. « On ne triche jamais avec Photoshop, on ne rajoute rien et on n’enlève rien sur les photos. On joue seulement sur la lumière et le contraste, jurent les deux preneurs d’images. Par ailleurs, sur les réseaux sociaux, on accompagne toujours nos photos d’une vidéo prise du drone pour prouver qu’on était sur place. » En passant leurs examens de drone, Charlie Berthaume et Julien Bernard comptent bien passer d’un stade loisir à professionnel et ainsi percer dans un milieu qui a littéralement explosé ces dernières années.
Pour faire de leur passion leur gagne-pain.