« Les Cèdres » vendue M€
La villa avait été estampillée « la plus chère du monde », lors de sa mise en vente l’an dernier. Le groupe Campari annonce avoir trouvé un accord
Elle avait été estampillée « villa la plus chère du monde ». Hier, trois ans après l’avoir rachetée, le groupe italien de spiritueux Campari a annoncé avoir finalement signé un accord pour vendre Les Cèdres, propriété située à SaintJean-Cap-Ferrat, moyennant 200 millions d’euros dont il conservera 80 millions. Une somme nettement inférieure aux 300 à 500 millions d’euros évoqués lors de la mise en vente, l’été dernier, ce qui aurait fait du bien la propriété la plus chère du monde. Campari s’était alors refusé à commenter ce qu’il considérait comme des « rumeurs ».
Rachetée en
Outre son emplacement à SaintJean-Cap-Ferrat, la valeur de la villa Les Cèdres, construite en 1830, tient, bien sûr, à son bâtiment de 1 672 m2, remanié en 1905 par les architectes niçois Sébastien-Marcel Biasini et Aaron Messiah dans un style fin de siècle. Mais aussi à son magnifique parc botanique de 14 hectares dans lequel s’épanouissent 14 000 espèces de plantes. La villa est tombée dans l’escarcelle de Campari quand l’industriel a racheté en 2016, au terme d’une offre publique d’achat (OPA), la Société des produits Marnier-Lapostolle (SPML), qui fabrique la célèbre liqueur à l’orange amère Grand-Marnier.
Propriété du roi des Belges Léopold II à partir de 1904, la villa avait été acquise par Alexandre Marnier-Lapostolle en 1924 puis était entrée dans le giron de la SPML en 1976. Quel avenir pour le patrimoine ?
Selon le communiqué, Campari ne conservera que 80 millions d’euros du fruit de la vente, le reste devant être réparti entre les membres de la famille actionnaires de SPML, conformément à l’accord passé lors de l’OPA. Campari n’a pas précisé qui était l’acheteur, mais a indiqué que la villa serait à nouveau destinée à un « usage privé ».
C’est d’ailleurs un sujet de préoccupation de plusieurs associations locales, qui craignent de voir le luxuriant patrimoine botanique et architectural de la villa être écarté du public et dilapidé (Nice-Matin du 19 janvier). Ce à quoi le groupe avait répondu que la villa Les Cèdres «n’a jamais été ouverte au public ». Mais assurait avoir « continué à entretenir et à conserver la villa et ses jardins, dans la continuité de ses anciens propriétaires. Le groupe Campari donne d’ailleurs régulièrement accès à la direction régionale des Affaires culturelles pour des visites afin de s’assurer de leur état d’entretien. »
Le futur propriétaire en fera-t-il autant ? Affaire à suivre. La vente devrait être officialisée le 31 octobre.