Le coin savant : ces Études qu’on joue en concert
Les néophytes s’étonnent souvent lorsqu’ils voient qu’on programme des « Études » en concert.
Les « Études » sont faites pour étudier, pensent-ils logiquement, pas pour être jouées en public !
Les « Études » sont effet conçues pour travailler sa technique instrumentale, son agilité, sa virtuosité, son rythme, ses gammes, ses arpèges, ses traits, ses nuances, bref tout ce qui est à la base de la pratique de la musique. Il y a, ainsi, des milliers de cahiers d’études pour apprendre à jouer de tous les instruments et pour améliorer son jeu.
Mais il peut arriver que ces cahiers d’études aient été écrits par des grands compositeurs comme Chopin ou Liszt.
Ces « Études » ont alors une telle beauté musicale qu’elles deviennent de vraies oeuvres de concert.
C’est ainsi que Beatrice Rana interprétera ce soir les douze Études de l’opus de Chopin. Ce sont des oeuvres débordantes de romantisme, de lyrisme, de sentiments, de poésie, alors qu’elles n’ont été écrites a priori que pour améliorer la technique des pianistes virtuoses.
Nous vous en révélons ici le détail – qui échappe totalement à l’auditeur lorsqu’il écoute ces oeuvres comme des oeuvres de concert. L’étude numéro concerne le travail du rythme, l’étude le travail du toucher, l’étude l’indépendance des mains, l’étude la légèreté du jeu (appelé « staccato »), l’étude les recherches de sonorités, l’étude le travail des tierces, l’étude le passage du pouce sur les touches noires, l’étude le travail des sixtes, l’étude la souplesse du poignet, l’étude le travail des octaves, l’étude l’agilité, l’étude le déplacement de la main gauche.
Cela manque singulièrement de poésie ! Et pourtant, quels chefs-d’oeuvre musicaux à l’arrivée !