Nice : Muriel Mayette-Holtz va prendre la tête du TNN
Ancienne patronne de la Comédie-Française mais aussi de la villa Médicis, la comédienne et metteuse en scène, 55 ans, va succéder à Irina Brook. Elle prendra ses fonctions le 1er novembre
Ils étaient deux à tenir la corde dans la dernière ligne droite. Moins médiatique que son concurrent Michel Boujenah, Muriel Mayette-Holtz a été nommée, hier, à la tête du TNN par le ministre de la Culture, Franck Riester. Elle prendra ses fonctions à l’automne. « Son projet pour le Théâtre national de Nice s’articule autour de la présentation des grands textes européens, afin d’en permettre l’accès à un public nombreux et renouvelé, sans exclure les écritures scéniques de notre temps », indique le ministère, qui précise aussi qu’elle « souhaite donner une identité propre au centre dramatique national, en développant des liens forts avec les théâtres de l’Europe de la Méditerranée. »
Personnalité controversée…
Âgée de 55 ans, la comédienne, metteuse en scène et pédagogue a été sociétaire de la Comédie-Française à partir de 1988, avant d’en être nommée administratrice générale en 2006, devenant la première femme à prendre la direction du prestigieux établissement public. Elle y restera huit ans. Écartée en 2014, elle est nommée l’année suivante à la tête de l’Académie de France à Rome : la glorieuse villa Médicis. Non sans bruit : en septembre dernier, Le Monde listait sur les griefs qui ont certainement conduit au nonrenouvellement de son mandat. Une première.
Les résidents de la villa Médicis avaient exprimé leurs doutes quant à la nomination d’une comédienne à la tête d’une institution qui accueille des plasticiens, musiciens, sculpteurs et écrivains.
Des pensionnaires qui ont critiqué la qualité des événements culturels organisés chaque jeudi ou encore la privatisation du parvis de la villa au profit d’une représentation du Jeu de l’amour et du hasard, de Marivaux, mis en scène par ses soins et dont le rôle-titre était attribué à son mari, le journaliste Gérard Holtz.
... mais reconnue
La comédienne reste néanmoins une figure reconnue de la culture hexagonale. Elle a par exemple reçu le prix de l’excellence française en 2011 et 2016. L’Académie lui a également décerné, en 2012, une médaille vermeil pour son rôle dans le rayonnement de la langue et de la littérature françaises. Son travail a été reconnu par l’Académie des Beaux-Arts, où elle est entrée, en mai. Une fonction qu’elle occupera en parallèle de la direction du Théâtre national de Nice.
Dans son communiqué, le ministère n’oublie pas Irina Brook et salue « l’engagement sans faille auprès de tous les publics, notamment jeunes, pour leur faire partager le plaisir du théâtre et de la langue de Shakespeare. »
Cette dernière avait annoncé en octobre son départ, souhaitant se consacrer à sa troupe.