Nouveau palier dans la guerre commerciale USA-Chine
Les marchés dans le rouge. Après les places européennes et asiatiques, Wall Street (qui avait déjà reculé jeudi) accusait une nette baisse hier aprèsmidi. En cause : le nouvel épisode de la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine, qui fragilise l'économie mondiale en prolongeant les incertitudes. Le conflit, qui s’enlisait ces derniers temps, s’est encore aggravé jeudi soir. Donald Trump, qui brigue un second mandat, a annoncé jeudi soir à la surprise générale son intention d’imposer ter à partir du 1er septembre des droits de douane additionnels de 10 % sur 300 milliards de dollars d’importations chinoises encore non taxées.
Menaces chinoises
Cette décision a pris de court les marchés encore bercés par le relatif optimisme suivant des discussions entre Américains et Chinois à Shanghai, qualifiées de « constructives » par les deux parties.
Le gouvernement chinois a immédiatement répliqué hier qu’il n’aurait guère d’autre choix que de prendre des mesures de représailles si le président américain mettait sa menace à exécution. Pékin n’a toutefois pas encore précisé la nature de ces éventuelles mesures de rétorsion. Ce conflit, qui s’est déjà traduit par des tarifs douaniers supplémentaires de 25 % sur quelque 360 milliards de dollars de biens échangés entre les deux pays (250 milliards de dollars de biens importés par les USA et 110 milliards de dollars de biens importés par la Chine), affaiblit les échanges commerciaux. Le déficit commercial américain pour les seules marchandises avec Pékin a ainsi diminué 10,3 % à 179,81 milliards au premier semestre, a annoncé hier le département du Commerce.
Pour l’heure, Donald Trump assure que l’économie américaine est imperméable à ce conflit. Le Fonds monétaire international (FMI) lui a pour le moment donné raison, observant un déplacement des flux commerciaux de la Chine vers d’autres pays asiatiques. Mais les économistes mettent en garde contre les incertitudes créées par ce conflit prolongé et qui finira par éroder la confiance des ménages et des investisseurs.
L’économie américaine ralentit
Facteur aggravant : l’économie américaine, qui avait été largement stimulée en 2018 par la baisse des impôts décidée par Donald Trump, ralentit à mesure que les effets de cette politique s’estompent. À 2,1 % en rythme annuel, l’augmentation du Produit intérieur brut (PIB) des États-Unis d’avril à juin reste solide, mais marque néanmoins un coup de frein après les 3,1 % réalisés au premier trimestre. Et les chiffres de l’emploi pour juillet, publiés hier, montrent que si le taux de chômage reste stable à 3,7 %, un plus bas historique, les créations d’emplois diminuent fortement : l’économie américaine a créé 165 000 emplois en moyenne chaque mois depuis janvier, contre 223 000 en moyenne mensuelle au premier semestre 2018.