Mort de Steve : tensions à la veille de rassemblements
À la veille de rassemblements – à Nantes, même si sans le soutien de la famille, mais aussi dans de nombreuses autres villes dont Nice et Marseille – « pour Steve et
(1) contre les violences policières », les autorités ont mis en garde hier contre les risques de débordements, alors que l’émotion et la polémique sur l’intervention des policiers perdurent. Le préfet de Loire-Atlantique, Claude d’Harcourt, a dit posséder des « informations concordantes sur la volonté d’un certain nombre de groupes d’activistes d’en découdre avec les forces de police », et a interdit en conséquence les manifestations dans une grande partie du centre-ville aujourd’hui de 10 heures à 20 heures.
Les juges demandent à être dessaisis
Car quatre jours après la découverte du corps sur les bords de la Loire, l’émoi reste vif. La polémique sur l’intervention des forces de l’ordre ou sur le rapport de l’IGPN, la police des polices, accusée par certains de dédouaner les forces de l’ordre, se poursuit.
Un participant à la soirée du 21 juin affirme ainsi avoir été écarté de l’enquête de l’IGPN : il n’aurait reçu aucun mail de la part de l’IGPN alors qu’il souhaitait apporter son témoignage, ce que celle-ci dément. Me Arié Alimi, l’avocat du père de Rémi Fraisse (2), a lui tiré à boulets rouges sur la police des polices, l’accusant d’agir « comme agence de communication politique » . Et la Ligue des droits de l’Homme a déclaré « constater que l’IGPN est saisie de centaines de plaintes depuis de nombreux mois sans qu’il y ait de suite, ce qui démontre que cette institution rattachée au ministère de l’Intérieur n’est plus crédible ».
Autre signe que l’affaire continue à faire des remous : les deux juges d’instruction de Nantes ont demandé à être dessaisis du dossier. Et Me Marianne Rostan, avocate de 89 plaignants présents lors de la soirée, a indiqué qu’elle déposerait une nouvelle plainte, cette fois-ci pour « non-assistance à personne en danger », pour deux participants tombés dans la Loire.