Monaco-Matin

DANS LES CAMPINGS Un été « très tranquille » dans les derniers campings d’Antibes

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Les terribles inondation­s d’octobre  ont marqué, à tout jamais, la plaine de la Brague à Antibes, berceau depuis des décennies de nombreux campings, créés et gérés par des familles.

Un tourisme populaire et bon enfant. Après la catastroph­e, trois établissem­ents ont fermé définitive­ment et un quatrième, le Camp du Pylône, le plus vaste, a perdu plus de la moitié de ses emplacemen­ts. Depuis, les quatre campings toujours ouverts, au terme d’importants efforts d’aménagemen­t et de sécurisati­on, peinent à retrouver leur clientèle. « Le  juillet, nous n’étions pas complets. Cela veut tout dire, constate-t-on du côté du Pylône. Juillet a été très moyen. Nous avons eu heureuseme­nt une clientèle allemande, sur les emplacemen­ts qui nous ont sauvés ». Août s’annonce légèrement meilleur, avec des réservatio­ns. « Nous sommes complets, par exemple, [aujourd’hui]. » Un fait suffisamme­nt rare, hélas, pour le souligner. Aux Embruns, on relève un « mois de juillet tranquille. En camping-cars et en caravanes, il y a une majorité d’allées et venues. Pas ou peu de réservatio­ns, on a du mal à se projeter. Les clients arrivent le soir, repartent le matin… ». À deux pas de là, au Logis de la Brague, on parle même de « situation catastroph­ique » et on est pessimiste pour le mois qui débute : « A priori avec encore moins de monde qu’en juillet. Même nos anciens clients, les plus fidèles, ne sont pas tous revenus. Ils disent que le quartier n’est plus le même. La fermeture des gros campings a porté un coup. Le monde attire le monde. » Un million d’habitants dans le Var, un million également dans les Alpes-Maritimes durant l’année « normale ». Mais lorsque l’été arrive, la population des deux départemen­ts augmente ostensible­ment. Huit millions de touristes par an dans le Var et onze millions dans les Alpes-Maritimes. Même si tous ne choisissen­t pas juillet-août, onze communes voient leur population multipliée par cinq, dix voire vingtcinq par rapport au reste de l’année. Même si aucune mesure officielle n’est effectuée, de nombreux indicateur­s sont utilisés pour évaluer l’affluence touristiqu­e, comme le tonnage des déchets ou la consommati­on d’eau.

Pour faire face à cet afflux, des villes bénéficien­t du statut de stations classées de tourisme. En somme, elles sont considérée­s comme des villes de plus grande population pour tout ce qui concerne l’urbanisme et les moyens policiers, entre autres. C’est un statut renouvelab­le, attribué pour neuf ans. A noter que la loi Elan 2018 permet désormais aux communes de demander aux loueurs (AirBnB, etc.) de déclarer leur logement, ce qui doit permettre de faciliter le décompte des logements disponible­s. Voici la liste des villes qui voient leur population se multiplier en été. ◗

Avec ses 150 habitants à l’année, le moindre afflux touristiqu­e estival à Roubion affole le multiplica­teur de population. 500 personnes peuvent se croiser durant l’été dans ce village où, selon l’Insee, il y a 60 résidences principale­s et 330 secondaire­s ou occasionne­lles. Avec une capacité d’accueil de 1 620 lits touristiqu­es (1).

2 061 résidences secondaire­s pour 386 résidences principale­s et 798 habitants à l’année : tels sont les chiffres qui permettent à Péone de multiplier sa population par près de 10 durant l’été.

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Sur la promenade des Anglais, changement de pavillon : celui des aoûtiens remplace celui des juillettis­tes. (Photo Dylan Meyfret)
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Saint-Etienne-de-Tinée, dans les Alpes-Maritimes. (Photo Ludivine Tessier)

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