Monaco-Matin

Evadé à Grasse, rattrapé après un accident à Nice

Un détenu en cavale a été intercepté par la police municipale, hier à l’aube, en plein centrevill­e. Pris en chasse, il a pris tous les risques pour lui échapper et a blessé une automobili­ste

- CHRISTOPHE CIRONE ccirone@nicematin.fr

Voilà trois semaines que la police le cherchait. C’est à 50 kilomètres de sa cellule, en plein centre-ville de Nice, que les forces de l’ordre ont finalement retrouvé le fuyard. Là, aussi, qu’elles l’ont stoppé dans des circonstan­ces spectacula­ires.

6 h 30, hier matin. Un équipage de la police municipale repère une voiture qui bafoue le code de la route, à l’orée du VieuxNice, angle boulevard Jean-Jaurès/descente Crotti. Alors que les agents entreprenn­ent de l’intercepte­r, le conducteur refuse d’obtempérer.

Il accélère, longe la promenade du Paillon, la traverse, grille cinq feux rouges pour leur échapper, remonte la rue Tonduti-de-l’Escarène à tombeau ouvert... et finit par percuter une voiture, à l’angle du boulevard Dubouchage. « J’ai entendu un gros « boum ». Il y avait des morceaux de plastique partout, les airbags explosés. C’était impression­nant ! », témoigne un passant sous couvert d’anonymat, en désignant le sable qui recouvre la chaussée au point d’impact.

Légèrement blessée, la conductric­e de la voiture percutée est évacuée vers l’hôpital Pasteur 2. Le fuyard, lui, s’enfuit à pied. Les policiers municipaux se lancent à sa poursuite, guidés par le centre de supervisio­n urbain (CSU). Ils le rattrapent quelques instants plus tard. Non sans résistance.

Le suspect conduisait sans permis, mais non sans avoir consommé de l’alcool. Très virulent, il oppose une farouche résistance et couvre d’injures les agents. Il remet ça plus tard, à la caserne Auvare, quand l’équipage vient le confier à la sûreté départemen­tale. Les policiers outragés envisagent de déposer plainte.

«Ilroulaità!»

Christian Estrosi a annoncé cette jolie prise de ses équipes dans un communiqué publié hier après-midi. Le maire de Nice « salue le travail, le profession­nalisme et la réactivité des agents de ma police municipale, qui en s’appuyant sur l’efficacité de notre réseau de caméras de vidéosurve­illance, ont pu procéder à l’interpella­tion de cet individu recherché. »

Le suspect était détenu dans une affaire de stupéfiant­s. Les circonstan­ces dans lesquelles il a abrégé son séjour à la maison d’arrêt de Grasse restent à préciser. Une source policière le décrit comme « très défavorabl­ement connu des services de police ». Refus d’obtempérer, conduite sans permis et en état d’ivresse, mise en danger de la vie d’autrui, blessures involontai­res, outrages, rébellion... Sur ce coup-là, le fuyard n’a pas arrangé son cas.

Près du lieu du crash, deux voisins racontent la scène, encore éberlués. « On a entendu un raffut pas possible. La voiture rouge était prise en chasse par deux motards de la police municipale. Ils sont passés à donf’, au moins à 120 ! » Sous couvert d’anonymat, ils décrivent « un carnage. Une jeune femme qui passait tranquille­ment en Twingo s’est fait percuter. Lui a tapé une voiture en stationnem­ent qui a reculé de 4 mètres, et a fini sa course de l’autre côté. Les trois voitures étaient mortes. On se demande comment il a pu s’en sortir indemne ! »

Ils racontent le chauffard «qui s’enfuit pieds nus » ,le « cantonnier qui a sorti de la voiture la fille, commotionn­ée. On l’a réconforté­e. » Ils restent surtout estomaqués par les risques insensés que ce fuyard a fait prendre aux policiers et aux autres. En particulie­r à cette automobili­ste : « Elle a de la chance d’être encore en vie... »

 ??  ?? Un témoin de la scène désigne le poteau contre lequel le chauffard a fini sa course folle, avant de s’enfuir à pied. (Photo C. C.)
Un témoin de la scène désigne le poteau contre lequel le chauffard a fini sa course folle, avant de s’enfuir à pied. (Photo C. C.)

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