Monaco-Matin

Dans le Var, Ollioules communie à la mémoire de Catherine Santos

- P.-L. P. plpages@varmatin.com

« Dimanche 28 juillet 2019, cette date restera à jamais gravée dans la mémoire de chacun d’entre nous ». C’est par ces mots que le maire d’Ollioules, Robert Bénéventi, le ton grave, a commencé son discours hier matin, en hommage à Catherine Santos. Moins d’une semaine après cette « terrible tragédie » dans laquelle cette femme de 57 ans, originaire de Vesoul, a été mortelleme­nt touchée d’une balle de kalachniko­v au cours d’un règlement de comptes (lire nos éditions précédente­s), la commune, son maire en tête, ne s’en remet toujours pas. « Trois morts à Ollioules lors d’une fusillade. Prononcer cette phrase est toujours pour moi aussi terrifiant », déclare ainsi Robert Bénéventi sur le parvis de l’hôtel de ville.

En ce samedi matin, jour de

marché, le village provençal, écrasé sous un soleil de plomb, semblait pourtant vaquer à ses occupation­s. Comme si de rien n’était. Mais à 11 h sonnantes, la vie s’est tout à coup arrêtée. C’est dire si la mort d’une innocente a marqué l’ensemble de la population. Et peu importe si Catherine Santos n’était pas véritablem­ent une enfant du pays. « En faisant le choix en 2016 de venir ici, elle était déjà un peu ollioulais­e », lâche le maire d’Ollioules.

« Être ensemble »

Sans doute la personnali­té de « cette épouse exemplaire, cette maman adorée, cette soeur aimée arrachée en quelques secondes à l’affection de toute une famille » y est pour beaucoup. S’adressant alors plus directemen­t à ses administré­s massés devant la mairie, Robert Bénéventi a alors déclaré : « Nous avons tous été éprouvés par ce drame, mais le meilleur hommage que l’on peut rendre à Mme Santos, c’est de s’inspirer de son exemple, qu’elle tire chacun d’entre nous vers le haut et qu’à travers elle, chacune et chacun comprennen­t toute la valeur que l’on doit donner à la vie d’une personne : respect, compréhens­ion, bienveilla­nce, humanisme ». Venu tout spécialeme­nt de Vesoul, Alain Chrétien, le maire de la préfecture de Haute-Saône, a eu plus de mal à cacher son émotion. La gorge serrée, il a tenu à remercier la population ollioulais­e en ces quelques mots : « Merci pour les messages de soutien que vous avez exprimés depuis le début de la semaine. Le destin est ainsi, on ne peut rien contre lui. La seule chose qu’on peut faire est d’avoir une pensée pour Catherine Santos et les siens. Même si la douleur ne disparaîtr­a pas, il est important d’être ensemble dans ces moments-là ».

Des paroles chaleureus­ement applaudies par les Ollioulais, nombreux à venir serrer la main du maire de Vesoul ou à écrire quelques mots dans le registre de condoléanc­es à l’issue de la cérémonie. Parmi eux, Anne-Marie, « parce que ce drame terrible et injuste aurait pu arriver à n’importe qui d’entre nous. Et que tous les soutiens, même anonymes, peuvent apporter un peu de réconfort » . Ou encore Fabienne, visiblemen­t très attristée, venue témoigner qu’« Ollioules, ce n’est pas ça », cette violence aveugle, « c’est un village où on vit heureux ».

Du moins jusqu’au… dimanche 28 juillet 2019.

 ?? (Photos Valérie Le Parc) ?? Le maire d’Ollioules (à droite), accompagné de son homologue de Vesoul, ville dont Catherine Santos était originaire. Lors de la cérémonie, la vie s’est arrêtée au coeur du village provençal.
(Photos Valérie Le Parc) Le maire d’Ollioules (à droite), accompagné de son homologue de Vesoul, ville dont Catherine Santos était originaire. Lors de la cérémonie, la vie s’est arrêtée au coeur du village provençal.
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