Monaco-Matin

« Transmettr­e ce que l’on m’a appris »

- PROPOS RECUEILLIS PAR WILLIAM HUMBERSET

progressio­n de se frotter à des adultes, ça devenait trop facile pour lui chez les jeunes. Goûter à des défis physiques et mentaux supérieurs lui fera du bien. Je suis persuadé qu’il va montrer son talent.

Jusqu’à aujourd’hui, seul Malang Sarr s’est vraiment

imposé chez les pros. C’est un regret ?

On est fier de former des joueurs comme lui, mais c’est vrai qu’on aimerait en former d’autres, et plus.

Il faut que les jeunes arrivent à s’imposer comme Malang l’a fait. Le but, ce n’est pas qu’ils fassent un ou deux matchs de temps en temps, il faut qu’ils deviennent des membres importants du groupe profession­nel.

La principale difficulté est mentale pour ces jeunes ?

C’est la plus grosse difficulté. Quand tu montes chez les pros, c’est que tu as du talent. Mais le changement d’univers, les gens qui parlent de vous, qui vous tournent autour, les filles, la médiatisat­ion, l’argent... Tout ça forme un tournant difficile à gérer pour les jeunes. Ceux qui s’en sortent, ce sont ceux qui sont bien entourés, avec des proches qui sont là pour les faire avancer. Sans les protéger, il faut des personnes sincères qui les boostent pour aller au plus haut niveau. Une fois que les jeunes joueurs passent ce cap mental, il n’y a plus rien qui peut les arrêter.

Outre votre poste de coach, vous avez expériment­é le rôle de consultant avec beIN pendant la CAN.

Que vous a-t-il apporté ?

J’ai découvert un job que je ne maîtrisais pas, c’était une belle expérience. Ça m’a permis de donner mon point de vue et mes analyses sur la Côte d’Ivoire et le foot africain en général, de retrouver des anciens joueurs que je ne revoyais plus aussi.

Les coachs ont parfois de la méfiance vis-à-vis du monde des médias...

C’est important de voir comment ça se passe. On peut parfois critiquer les médias, s’en méfier, mais sans connaître réellement ce monde-là. Partager des avis sur le foot avec des personnes de ce milieu change forcément le point de vue.

Votre sentiment sur cette édition de la CAN ?

Comme tout le monde, je suis un peu déçu du niveau global de la compétitio­n au vu des joueurs qui y participai­ent. Certains sortaient d’une longue saison, il y avait un peu de fatigue pour certains. Peutêtre trop d’attente sur eux aussi. La chaleur également n’a pas aidé. Il faudra peutêtre une ou deux CAN pour que les joueurs s’habituent à ce calendrier. Né le  janvier  à Nantes.  ans. Footballeu­r profession­nel de  à  (Nantes, Reading, OGC Nice).  sélections ( but) en équipe nationale de Côte d’Ivoire (-). Entraîneur depuis  à l’OGC Nice (U, puis U Nationaux). Palmarès : champion du monde U avec la France (), vainqueur Gambardell­a avec Nantes ().

‘‘

Persuadé que Brazao va montrer son talent”

Un mot sur le vainqueur, l’Algérie. Surprenant ?

Oui et non. Personne ne les voyait soulever le trophée, mais quand on voit la qualité de l’effectif, avec des Brahimi et Ounas sur le banc, ce n’est pas si surprenant.

Moins surprenant aussi à notre époque, vos filles jouent au football...

C’est leur troisième saison. Je n’ai jamais eu d’a priori sur le foot féminin, elles m’auraient parlé du rugby c’était pareil. J’avais juste envie qu’elles fassent du sport, qu’elles se dépensent, qu’elles se battent pour un objectif collectif ou individuel... ça m’a surpris au début, je me suis demandé si ma carrière pro ne les avait pas influencée­s aussi. Mais non, elles y ont pris goût. La grande ( ans) est défenseuse, la plus petite ( ans) se cherche. Je pense qu’elle finira milieu... comme son père (rires).

Newspapers in French

Newspapers from Monaco