Monaco-Matin

IVG : la propositio­n du Conseil national devient projet de loi

- J.D.

Il aura fallu moins de deux mois entre le vote de la propositio­n de loi sur la dépénalisa­tion, pour les femmes, de l’interrupti­on volontaire de grossesse et la transforma­tion de ce texte en projet de loi. C’est dire combien les élus du Conseil national et le gouverneme­nt sont dans la même logique. Une position commune qui ne faisait pas l’ombre d’un doute le 12 juin 2019, quand les élus se sont exprimés à l’unanimité. Mais même si la propositio­n est réduite à une seule et unique phrase, la rapidité de la décision du gouverneme­nt montre l’état d’esprit identique des deux institutio­ns de la place de la Visitation.

« Le gouverneme­nt princier a souhaité examiner sans délai cette propositio­n, explique un communiqué gouverneme­ntal. Il a très largement consulté à ce sujet, notamment le Comité pour la promotion et la protection des droits des femmes. Au terme d’une analyse approfondi­e conduite dans un état d’esprit positif, il a repris les orientatio­ns envisagées sous forme d’un projet de loi, tout en précisant, dans l’intitulé, que la dépénalisa­tion n’a lieu qu’à l’égard de la femme enceinte. »

Il faut bien comprendre que la propositio­n de loi modifiant l’article 248 du Code pénal et transformé­e en projet de loi ne change rien concrèteme­nt.

Dans le respect de la Constituti­on

Mais le texte est moins dur sur l’IVG ; ceci tout en respectant les principes de l’Église. « La propositio­n de loi prévoyait d’assouplir la situation du profession­nel de santé, qui serait désormais autorisé à conseiller ses patientes ou à les orienter vers un confrère étranger. Rejoignant la préoccupat­ion exprimée par l’Assemblée, le gouverneme­nt a considéré que ce texte permettra d’apporter une réponse appropriée à la détresse de la femme enceinte, qui ne serait plus condamnée, mais entendue et accompagné­e. Ceci, tout en préservant des valeurs aussi fondamenta­les que le droit à la vie de l’enfant à naître et les principes de la religion d’État. »

Le sujet est sensible et particuliè­rement complexe. On se rappelle qu’en juin dernier, pour éviter toute polémique, une « déclaratio­n solennelle » avait été lue par Brigitte Boccone-Pagès, vice-présidente du Conseil national, au nom des 24 élus, rompant avec les habituelle­s discussion­s et interventi­ons.

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Le  juin, la vice-présidente du Conseil national Brigitte Boccone-Pagès avait prononcé une « déclaratio­n solennelle » au nom des  élus. (Photo J.D.)

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