Le festival de théâtre s’est achevé en beauté
Pour ses 45 ans, le festival de théâtre de Roquebrune a mis les petits plats dans les grands. Soucieux de programmer des pièces intelligentes et de qualité. Les deux derniers spectacles organisés sur le parvis du château en sont la parfaite illustration. Sûr que les spectateurs se souviendront de « Figures libres », joué par la compagnie « Les farfadets », vendredi, et dont le thème n’est autre que la lutte permanente menée pour la liberté d’expression – par les auteurs d’hier et par les artistes d’aujourd’hui. Entre Molière subissant le courroux du roi, Baudelaire face aux tribunaux, George Sand la féministe, Vian le déserteur…
Une seule liberté
Sophie Cossu, à la mise en scène, rappelle en effet que « nous n’avons qu’une liberté, la liberté de nous battre pour conquérir notre liberté. Les grands auteurs du temps jadis ont lutté pour que nous puissions nous exprimer librement. Ils nous ont transmis un flambeau que nous nous devons, aujourd’hui plus que jamais, d’entretenir et de transmettre aux générations futures. » À bon entendeur… Dès les trois derniers coups frappés sur la scène roquebrunoise, c’est à l’époque du jeune Louis XIV que les spectateurs se sont téléportés, samedi. Fidèle du festival, la compagnie Antonin Artaud a en effet présenté la dernière pièce de son triptyque consacré aux potins propagés par les habitués de la cour. En costumes d’époque, la reine mère ressent le poids de son veuvage, les phantasmes montent en elle. L’objet de son désir ? Mazarin ! Le prélat ne peut évidemment succomber aux désirs d’Anne d’Autriche, comme il ne peut contrôler l’appétit pour les hommes qui habite « Monsieur », le frère du roi. Les attraits d’ordre privé ne tardent pas à perturber les obligations diplomatiques des Homme de pouvoir. Inextricable ? Pas si sûr, les protagonistes ont de la ressource. D’autant que le retour du roi mettra fin à toutes les polémiques. Le Festival 2019 tire ainsi sa révérence sur cette pièce ô combien royale. On retiendra de cette édition qu’elle fut fidèle à sa ligne de conduite : du théâtre pour tous et pour tous les goûts, de la comédie, des passions, des drames et des mises en scène à rebondissements.
Le 45e festival est clos... vive le 46e !