Duo de sculpteurs à la terre et au fer àvoirà Beaulieu jusqu’au août
Ils se sont connus en 2014 lors des « Rencontres des métiers d’arts d’Avignon ». Ils ne se sont plus quittés, Ils s’enrichissent l’un l’autre et créent chacun dans son univers mais aussi en duo. Leur crédo : récupérer, transformer, donner une seconde vie aux objets et matériaux
Dany Prayet : « Bonheur et spontanéité » !
De son ancienne vie de comptable, elle n’a gardé que le bon, la rigueur et la précision. Un tournant dans sa vie lui fait prendre conscience de ce qu’elle avait enfoui en elle depuis longtemps, une puissance créatrice s’empare alors d’elle et, en 2011, Dany Prayet se lance dans ce qui sera désormais sa passion : la céramique.
De ses boîtes, joliment nommées « Secrets de femmes » l’artiste dit : « Je les habille avec des boutons de différentes matières, du bois flotté, des coquillages, des copeaux de tôles de zinc que Jean-Marie travaille, cela peut-être de vieux boutons, des objets récupérés comme des boucles de chaussures, de sacs... Rien n’est perdu, tout se transforme. Puis j’appose des empreintes de dentelles, des rubans de satins ou lacets en cuir recouverts parfois de tôle de zinc. Ma particularité ? Je ne tourne pas, je travaille à la main ». Dany est adepte de la technique de cuisson japonaise du XVIe siècle le Raku, que l’on traduit par « Bonheur et spontanéité », où choc thermique entre le feu et la terre procure des craquelures sur les émaux aux teintes lumineuses et changeantes. « J’aime vivre de et avec mes céramiques et j’aime transmettre ma passion aux enfants et aux adolescents au coeur de mon atelier ou au sein des structures scolaires et centres de loisirs. Avec Jean-Marie, on se lance des défis, car nos univers sont différents et l’on se complète ».
Jean-Marie Gallon : inspiré des années et
« Je baigne dans l’art depuis toujours. Plus jeune, alors que j’étais antiquaire, un de mes clients réguliers, qui devint un ami était... César. Avec lui j’ai eu la chance de côtoyer les artistes de l’École de Nice, qui m’ont beaucoup inspiré. Je me suis inscrit à l’École supérieure d’ébénisterie d’Avignon et j’ai obtenu mon diplôme de sculpteur-doreur. Depuis 2013, je suis professeur d’arts appliqués en lycée. Les années 20 et 30 sont pour moi une réelle source d’inspiration et des artistes comme Brancusi et l’art africain m’ont donné l’envie d’explorer des matériaux comme le bois, le métal, le zinc, l’étain, l’acier, le fer...
La tôle de zinc je la découpe, je la martyrise, je la martèle pour lui donner une forme à coups de marteau. Et puis, je soude les différents morceaux, un peu comme la créature de Frankenstein ! Picasso reste mon maître et sa maxime “J’ai mis toute une vie à savoir dessiner comme un enfant” est devenue ma devise. »
Pour lui, l’académisme est essentiel afin de s’en échapper et pouvoir créer en toute liberté. Il se plaît à citer Brancusi qui, après avoir passé un mois dans l’atelier de Rodin déclarait : « Il ne pousse rien à l’ombre des grands arbres ». Cette exposition rassemble un très large choix de pièces allant de 40 euros à 8 000 euros. D’une seule voix, les deux artistes remercient les équipes de la mairie de Beaulieu et tout particulièrement Catherine Legros, adjointe à la culture, qui les a accompagnés, soutenus et reconnus.