Fusillades : Trump condamne le suprémacisme blanc
Le Président américain s’est toutefois gardé de mettre l’accent sur la lutte contre les armes à feu. Il a également demandé l’exécution « rapide » des auteurs de fusillade
Le président américain Donald Trump a condamné, hier, le « racisme » et « le suprémacisme blanc » après deux fusillades meurtrières ce week-end, tout en se gardant de mettre l’accent sur la lutte contre les armes à feu.
Les habitants d’El Paso, ville texane à la frontière mexicaine, et de Dayton, dans l’Ohio, pleuraient leurs trente-deux morts pour l’heure, sans compter les nombreux blessés. Dans les deux villes frappées par les tragédies, de nouveaux détails émergeaient sur ces victimes innocentes, auxquelles étaient rendus des hommages publics sous la forme de veillées de prière ou de messages anonymes déposés dans des chapelles ardentes.
« Le tireur à El Paso a publié en ligne un manifeste consumé par la haine raciste », a déclaré le président américain depuis la Maison-Blanche, où les drapeaux ont été mis en berne. « Notre nation doit condamner d’une seule voix le racisme, le sectarisme, et le suprémacisme blanc » , a déclaré Donald Trump dans sa courte allocution télédiffusée.
Le Président à El Paso ?
Le Président américain a maintes fois été accusé de racisme, notamment par ses opposants politiques. Au cours du week-end, de nombreux élus l’ont vivement critiqué pour sa rhétorique anti-immigrants, accusée d’alimenter la montée de l’intolérance dans le pays. Le locataire de la Maison-Blanche, qui pourrait se rendre sur les lieux des drames, a appelé, hier, à mieux « agir face aux signes précurseurs » de violence. Il a réclamé une loi qui permettrait aux autorités de retirer leur arme à des personnes identifiées – notamment par des membres de leur famille – comme présentant un danger pour elles-mêmes ou les autres.
Il a également indiqué avoir demandé au ministère américain de la Justice de travailler à une loi garantissant l’exécution « rapide » des auteurs de « crimes motivés par la haine » et de « tueries de masse ». Plus tôt, par tweet, il avait appelé à une meilleure vérification des antécédents des personnes souhaitant acheter des armes à feu, tout en souhaitant coupler cette mesure à « une réforme migratoire urgemment nécessaire ».
Plusieurs élus ont fait valoir que la Chambre des représentants, à majorité démocrate, avait justement adopté une réforme en ce sens, qui attend depuis plusieurs mois d’être votée au Sénat, où les Républicains sont majoritaires.
Trump attaque Internet
Mais dans son adresse à la nation, Donald Trump, qui est soutenu par le puissant lobby américain des armes à feu (la National Rifle Association ou NRA), a surtout insisté sur le rôle néfaste que jouerait, selon lui, Internet dans la radicalisation de personnes souffrant de troubles mentaux. « Nous devons arrêter l’idéalisation de la violence dans notre société », a-t-il insisté, estimant qu’il était « trop facile aujourd’hui pour les jeunes en difficulté de s’entourer d’une culture célébrant la violence », notamment à travers des jeux vidéo. Plus tôt, il avait également accusé les médias de « grandement contribuer à la colère et la rage qui se sont développées » aux EtatsUnis en diffusant des fake news.
La peine de mort
La tuerie d’El Paso, dans un hypermarché Walmart, est traitée comme un cas de « terrorisme intérieur », et son auteur, identifié comme Patrick Crusius, a été inculpé et encourt la peine de mort. Au moins sept des vingt personnes tuées sont des Mexicains, avait précisé dimanche le chef de la diplomatie mexicaine Marcelo Ebrard, attendu à El Paso, et à qui Donald Trump a présenté, hier, les condoléances de la « nation » américaine.
Treize heures seulement après ce carnage, dans un quartier animé de Dayton dans l’Etat de l’Ohio, un homme blanc de 24 ans, Connor Betts, équipé d’un fusil à cadence rapide et d’un gilet pare-balles, a abattu neuf personnes et fait 27 blessés, avant d’être tué par des policiers.
« Pour l’instant, rien n’indique un mobile raciste », a déclaré, hier, le chef de la police locale, précisant toutefois qu’aucune piste n’était à ce stade écartée.