Maire tué dans le Var : le conducteur libéré, placé sous contrôle judiciaire
Il a été mis en examen pour « homicide involontaire ». Les obsèques de Jean-Michel auront lieu demain, sans la présence du Président Macron
Le conducteur de la camionnette qui a mortellement renversé le maire de Signes (Var) venu le verbaliser pour un dépôt de gravats dans une décharge sauvage a été mis en examen, hier, pour « homicide involontaire ». Ce maçon de 23 ans a été remis en liberté et placé sous contrôle judiciaire. Le ministère public, qui avait ouvert une information judiciaire pour « homicide involontaire » dans la matinée, avait requis le placement en détention provisoire. Il peut encore faire appel de cette remise en liberté.
Maire de Signes depuis 1983, Jean Michel, 76 ans, est mort lundi après avoir été renversé par une camionnette dont il voulait verbaliser les occupants pour avoir jeté des gravats en bordure d’une route. Le deuxième occupant du véhicule, le passager, un apprenti de 20 ans qui avait également placé en garde à vue lundi, avait été libéré mardi dans la soirée.
Début des joutes d’avocats
Selon les premiers éléments de l’enquête, la mort du maire de Signes, qui a ému l’ensemble de la classe politique, serait accidentelle. «La thèse accidentelle passe mal. Sans les infractions commises en amont »,
le maire n’aurait pas été renversé, a réagi auprès de l’Agence France Presse (AFP) l’avocat des proches de la victime, dont ses deux fils, Jean-Claude Guidicelli. Il se dit très « surpris » de la remise en liberté du conducteur, et précise que ses clients se constituent partie civile. Selon lui, le conducteur du fourgon « est parfaitement conscient » au moment des faits que sa manoeuvre «nevanon pas mettre en danger la vie d’autrui, mais attenter à la vie de monsieur le maire », a-t-il affirmé, hier matin, sur franceinfo.
« Il s’agit d’un accident, et l’enquête a permis de le vérifier », a souligné au contraire auprès de l’AFP l’avocat du conducteur, Me Julien Gautier. La remise en liberté a été décidée par le juge d’instruction « en application du droit en matière délictuelle » pour ce maçon « sans antécédents judiciaires et qui n’avait jamais fait une garde à vue de sa vie », a-t-il ajouté. Le jeune homme, qui habite dans le département voisin des Bouchesdu-Rhône, « est effondré et bouleversé, toutes ses pensées vont aux proches (de la victime) et aux habitants de Signes », a poursuivi l’avocat.
Hommage aujourd’hui obsèques demain
Un « hommage de la population » de Signes, non officiel, doit être rendu, aujourd’hui, devant la mairie de cette petite commune du Var. Les obsèques de Jean Michel doivent être célébrées demain, en présence notamment de la ministre de la Cohésion des territoires, Jacqueline Gourault, et du président du Sénat, Gérard Larcher. Le Président Emmanuel Macron ne sera, en revanche, pas présent, a indiqué, hier, l’Élysée.