Zazie : « J’étais mal positionnée, une côte a pété ! »
La toute première rencontre avec Zazie remonte à vingttrois ans. Par hasard, un soir de sortie étudiante au Transbordeur, proche de Lyon. Celle qui surfait sur le succès de Zen cheminait alors en compagnie de Pascal Obispo pour voir le phénomène en devenir : Radiohead. L’évocation de cette date fait sourire l’enfant aristo grandie en HLM, face aux usines Renault de BoulogneBillancourt et qui, plutôt qu’usiner de la pop au kilomètre, n’a jamais perdu de vue innovation et prise de risque dans son propre parcours.
Pour sa première au Festival de Ramatuelle (avant Nice le 19 décembre), elle évolue entre soundcheck et... rendez-vous kiné. La faute à un petit incident de concert qu’elle conte bien volontiers en aparté.
Non loin, Pascal Nègre, l’ex médiatique boss d’Universal qui en a fait la tête de pont de son nouveau label 6&7 et la manage, veille. Comme il le fait depuis le début de sa carrière. Contribuant à sa façon à la sérénité de l’artiste qui le remerciera sur scène le soirmême...
(rire) C’était dans l’exercice de mon métier. Aux Francofolies de la Rochelle (le juillet dernier, Ndlr). Fracture de l’arc antérieur de la côte numéro ! J’étais dans le public, en remontant un garde du corps m’a récupéré un peu violemment et comme j’étais mal positionnée, ça a pété... Mais ça va ! Non, il est à Ollioules maintenant. C’est un vieux papa, donc il ne viendra pas ce soir, ça fait une trentaine d’années qu’il réside dans la région. Je le visite régulièrement. Je viens moins vers Saint-Tropez. Je m’y suis rendue une fois, j’ai pris une glace et je me suis fait paparazzer vingt fois ! C’est pas forcément ma notion des vacances... De façon plus tranquille, j’ai aussi séjourné trois jours dans une villa louée à l’époque par Pascal Nègre. (rire) J’avais le choix entre plein de comédiens qui étaient ok sur le principe. Ça allait de Philippe Torreton à Patrick Chesnais. Du très beau linge, mais il se trouve qu’on a décalé le tournage à un samedi où ils étaient tous au théâtre, donc le matin j’ai appelé Pascal ! Je trouvais ça marrant de voir le type qui m’a signé m’envoyer une bassine d’eau. C’est rafraîchissant et ça correspond aussi à l’esprit de ce petit label avec qui je me suis engagée pour trois albums. Le single Speed y est certainement pour quelque chose. L’album est peut-être plus solaire... Après c’est super le succès, mais ce n’est pas la raison pour laquelle je fais ce métier. Je ne sais pas... Je n’ai jamais de chansons d’avance. En fait je ne fonctionne pas en cycle. Je me dis juste que j’ai la chance d’avoir la fidélité du public depuis vingt-six ans et ça, c’est un truc à célébrer au quotidien. Non, elle était à mes côtés avant-hier à Ronquières et pour cette autre date incroyable à m. d’altitude au pic du Midi. Elle faisait partie des trois « B » de mon enfance avec Brassens et Brel. Elle a eu une vie sauvage, personnelle, solitaire...