Surveiller soi-même la qualité de l’air
La pollution, des habitants du quartier du port, à Nice, la surveillent de très près. Ils analysent les mesures faites par Atmo-Sud, mais pas seulement. Cheville ouvrière de « l’Association niçoise pour la qualité de l’air, de l’environnement et de la vie », Gérard Bonnes s’est équipé d’un petit capteur mobile connecté. Flow, c’est son nom, permet de mesurer en temps réel la qualité de l’air que l’on respire. « Il aspire l’air et le traite par laser » ,détaille Airy Chrétien, qui s’est lui aussi doté de cet instrument. « Le capteur comptabilise la présence de plusieurs molécules dans l’air : les particules fines PM 2,5 et PM 10, le dioxyde d’azote et les composés organiques volatiles. Et ces mesures s’affichent en temps réel sur le smartphone. »
Il s’interrompt pour afficher l’appli sur son téléphone. « C’est un gadget, mais c’est intéressant pour faire de la pédagogie, car ça donne un indice de la qualité de l’air et ça permet d’avoir une idée des zones les plus polluées. »
Plume Labs, la société française qui a développé cet objet connecté, a d’ailleurs l’intention, en septembre, de s’appuyer sur les « mesures » des personnes équipées, pour créer une communauté de « citoyens actifs ».
« Construire une intelligence collective »
« Notre objectif, notre mission, affiche la société sur son site web : construire une intelligence collective sur notre santé environnementale qui donne le pouvoir de comprendre, de se protéger, d’agir. » Un « pouvoir » qui coûte quand même 179 euros. Plume Labs n’est pas seule : une start-up aixoise expérimente aussi un capteur mobile. En marge du colloque sur les « mobilités douces et durables », les startupers ont ainsi invité les participants à se promener dans le parc Phoenix à Nice, en mesurant la qualité de l’air en temps réel avec leur petit boîtier. « C’est un outil expérimental qui permet d’accompagner les changements de comportement de manière plus ludique, estime Muriel Andrieu-Semmel, de l’Agence régionale de santé Paca. Tout le monde est curieux de la qualité de l’air autour de chez soi. Les actifs choisissent aussi leur lieu de vie en fonction de la qualité de l’environnement… »