CAP SUR NEW YORK POUR MALIZIA II ET GRETA THUNBERG
Pierre Casiraghi et Boris Herrmann ont quitté Plymouth hier pour une traversée de l’Atlantique zéro-émission qui devrait durer deux semaines. A bord, la militante écologiste de 15 ans
La jeune militante écologiste suédoise souhaitait se rendre au Sommet Mondial pour le Climat des Nations Unies en limitant son impact carbone. A l’invitation de Pierre Casiraghi, elle a embarqué sur le voilier monégasque, hier à Plymouth, pour deux semaines de traversée zéro émission.
C’était hier à 16:00 exactement heure française. Depuis le Sud de l’Angleterre, à Plymouth, à bord du voilier de course Malizia II, Pierre Casiraghi et Boris Herrmann, se sont élancés en direction de New York, avec la militante écologique suédoise Greta Thunberg. Accompagnée de son père Svante Thunberg et du cinéaste Nathan Grossman, la jeune fille de 15 ans, symbole de la lutte contre le réchauffement climatique, entame pour la première fois la traversée de l’Atlantique pour participer au Sommet Mondial pour le Climat des Nations Unies, à New York, le 23 septembre prochain.
« Le plus dur est de laisser la famille à la maison »
« Je salue le courage de Greta, elle n’oubliera jamais cette aventure. Quoi de plus beau et de plus important pour elle de prendre la dimension de l’Océan Atlantique qui joue un rôle clef pour notre environnement. Ce sera une traversée historique, longue et sûrement difficile à certains moments. Le plus dur est de laisser la famille à la maison, mais nous sommes prêts et le bateau aussi ! », a souligné Pierre Casiraghi, vice-président du Yacht-club de Monaco, avant le départ. C’est lui qui a proposé de mettre à disposition de la militante l’IMOCA 60 pour parcourir les 3 000 milles nautiques, et ainsi lui permettre de porter son message outre-Atlantique.
Ce ne sera certainement pas une croisière ! Greta et son équipe vont être confrontés à des conditions de vie à bord difficiles. L’intérieur de Malizia est très dépouillé et entièrement optimisé pour les courses au large à grande vitesse. « Nous n’avons fait aucune modification majeure en vue de cette traversée, sauf pour l’installation de rideaux en face de la couchette ainsi que l’ajout de matelas confortables pour mieux dormir. Notez qu’il n’y a pas de toilettes, ni de douche fixe, ou encore d’installations de cuisson et encore moins de vrai lit », explique Boris Herrmann.
Pour les repas, Greta dispose de nourriture végétalienne, lyophilisée et emballée sous vide. Des plats qui peuvent être préparés dans toutes les conditions météorologiques avec un minimum d’effort et une utilisation minimale de l’énergie.
Par la seule force du vent
Toute la traversée transatlantique se fera à la voile, sans utilisation de moteur thermique afin d’être cohérent avec le message de Greta sur la protection de l’environnement. «Au départ et à l’arrivée, nous aurons l’assistance extérieure de tenders, propulsés par moteurs électriques pour nous aider pendant les manoeuvres d’amarrage ainsi que pour remorquer Malizia à son entrée et à sa sortie du port. Le moteur de Malizia II sera quant à lui officiellement scellé avant le départ. Bien qu’il soit éteint, il restera toutefois opérationnel et prêt à l’emploi en cas de situation d’urgence, dans le respect de la règle de classe IMOCA. La sécurité de l’équipage et du bateau demeure toujours une priorité pour nous », note Boris Herrmann. Malizia est équipé d’un système solaire de pointe de 1,3 kW et en outre de deux hydro-générateurs. « Avec ces deux systèmes indépendants, nous produisons plus d’électricité que nous n’en avons réellement besoin à bord. Les deux sources d’énergie permettent de faire fonctionner en continu tous les systèmes et l’électronique à bord – instruments de navigation, pilotes automatiques, dessalinisateur ainsi que notre laboratoire embarqué ».
Un laboratoire à bord
Une initiative en faveur de la préservation de l’environnement marin qui s’intègre dans le programme Malizia Ocean Challenge, composé de trois axes principaux : la voile, la science et l’éducation. « Pendant tous nos voyages et nos courses à la voile, nous essayons de contribuer activement à la recherche océanique et notamment sur l’impact du changement climatique sur les environnements marins en mesurant la teneur en CO2 de l’océan et d’autres données sur la surface de la mer avec notre laboratoire à bord. Nous publions les données recueillies et leurs résultats qui sont mis à la disposition du public et des scientifiques ». Durant toute la navigation, Greta participera à cette collecte de données.
En fonction des conditions météorologiques, la traversée sans escale devrait se faire en deux semaines.