LE MAIRE DE LA TURBIE VOIT ROUGE
Exaspéré par une « bande de voyous » qui sévit dans sa commune, Jean-Jacques Raffaele en appelle à la justice après avoir été pris à partie personnellement quelques heures après un incendie de voitures et une bagarre.
I« l y a une poignée de jeunes gens qui sévit à La Turbie depuis près d’un an. Rodéo, insultes, tapages nocturnes... Est-ce elle qui a incendié une voiture dans la nuit du 14 au 15 août ? L’enquête le dira. Mais je suis exaspéré comme tous les Turbiasques qui ont le droit de vivre tranquilles ! »
Le maire était très remonté hier après-midi. Jean-Jacques Raffaele explique : «Il y avait 600 personnes mercredi soir au traditionnel bal des pompiers. Dans la soirée, la tension est montée entre quelques personnes et une bagarre s’est déclenchée. Plus tard dans la nuit, une voiture a été incendiée et le feu a abîmé deux autres véhicules qui étaient stationnés à proximité immédiate. On a franchi un cap inacceptable. »
« Violence verbale inadmissible »
En même temps, le maire exprimait sa colère sur sa page Facebook. « Je tiens à exprimer toute mon indignation devant les événements scandaleux [...], par les agissements d’une bande de voyous [...]. Cet acte de délinquance grave aurait pu engendrer des conséquences dramatiques, sans la rapidité d’intervention des sapeurspompiers de La Turbie. Les gendarmes également présents sont intervenus rapidement. »
Jean-Jacques Raffaele et le fils du propriétaire du véhicule incendié ont porté plainte. Le système de vidéosurveillance de la ville devrait rapidement donner de précieuses informations pour identifier les auteurs du délit si le feu est d’origine criminelle. Toujours est-il que le maire s’exaspère d’une situation qui ne fait que s’aggraver mois après mois. « De jeunes voyous, dont certains résident à La Turbie, évoluent en bande avec des jeunes de communes limitrophes. Le 15 août, ils ont essayé, vers 13 heures, de venir en découdre devant la résidence du propriétaire du véhicule. Je me suis rendu sur place avec les forces de l’ordre. Certains n’ont pas hésité à m’interpeller avec une violence verbale inadmissible. »
En attente d’une réponse judiciaire
Si le maire est à ce point en colère, c’est parce qu’il dit constater que ces personnes agissent avec un sentiment d’impunité totale. «Je demande aux autorités compétentes et aux représentants de la justice de faire preuve de la plus grande fermeté et d’agir avec la plus grande sévérité. Je suis absolument scandalisé par ces agissements intolérables. Il est indispensable que les coupables soient identifiés, et je fais confiance aux gendarmes qui font parfaitement leur travail. Malheureusement, je regrette que le plus souvent dans de telles situations, les réponses pénales, dans notre pays, fassent cruellement défaut. Je me tiens à la disposition, si nécessaire, des personnes sinistrées et je ferai tout ce qui doit être fait pour que notre village soit préservé et qu’il retrouve la tranquillité qui le caractérise si bien. »
Ce cri de colère est également celui du groupe d’opposition « La Turbie, mon village » qui a réagi également hier. « Nous nous associons pleinement aux propos du maire. Ce village, réputé pour sa qualité de vie, ne connaissait pas jusqu’alors d’événements d’une telle gravité. Le prolongement qu’ils ont connu le lendemain montre qu’il ne s’agit pas, en l’occurrence, d’un simple débordement à l’issue d’une soirée festive ; mais bien d’un acte délibéré qui pourrait connaître des prolongements. Il est donc impératif qu’une réponse pénale adaptée mais ferme soit apportée dans les meilleurs délais. Et que nos indignations respectives soient suivies d’actes », soulignent Séverine et AndréFrançois Pellegrin, tous deux conseillers municipaux.