Unique et poétique
LE CIRQUE DU SOLEIL JUSQU’À LUNDI À MONACO
On a fait un super spectacle », glisse Pierre Lapointe dans l’oreille de Manuel Bissonnette à la fin de la première représentation de BÔCCA, le nouveau spectacle du Cirque du Soleil proposé depuis jeudi soir dans le cadre du Monte-Carlo Sporting Summer Festival. Le metteur en scène et le directeur artistique s’enlacent, émus et fiers. Et ils ont de quoi l’être. La veille, nous les avions rencontrés et ils nous avaient fait une promesse : « Vous oublierez votre vie pendant une heure ». C’est chose faite. Les soixante-six minutes du spectacle filent à
toute allure. On aimerait arrêter le temps pour en profiter encore un peu. Rester dans cette magie.
Les arts du cirque réunis
Nous voilà plongés dans l’univers du restaurant Bôcca, à quelques heures de son ouverture. Dans un vent de panique, la restauratrice, Guilda, vire son chef cuisinier pour laisser la place à Geneviève, une jeune assistante qui manque de confiance en elle. Commence alors une épopée entre chaque repas où les cuisiniers se révèlent être de véritables artistes. Tous les codes et les arts du cirque sont réunis : voltigeurs, acrobates, jongleurs et même le clown incarné par le chef déchu Roberto. Les artistes viennent dans la salle, se fondent dans le public, jouent avec les spectateurs tantôt interloqués tantôt taquins. On assiste émerveillés à quatorze tableaux, tous plus impressionnants les uns que les autres. Toujours avec une touche d’humour et de poésie à l’instar du numéro de trapèze sur les airs de Marelle, une création de la troupe québécoise, ou encore le tableau de patins à roulettes. La scénographie et les jeux de lumière subliment le talent des artistes. On devine le nombre d’heures de travail derrière chaque numéro tant ils nous donnent l’impression que se contorsionner est facile.
Une ambiance music-hall
Ce qui est frappant durant tout le spectacle c’est la créativité et l’unité dont fait preuve toute cette bande. Surtout lorsqu’on sait que « les artistes créent les numéros de leur côté. On s’envoie les vidéos des répétitions, de l’avancée de chaque tableau, et puis nous mettons tout en commun lorsqu’on se retrouve à Monaco, deux semaines avant le début du spectacle », révèle le directeur artistique.
Au total, créer un spectacle comme celui qui se déroule jusqu’au 19 août à la salle des Étoiles représente un travail de huit mois, de la conception des idées à la création des numéros, en passant par la réalisation des costumes jusqu’au spectacle final.
Après plus d’une heure de show, l’ambiance music-hall touche à sa fin. On profite des dernières notes de musique aux effluves de funk et de jazz pour remercier les artistes du spectacle qu’ils viennent de nous offrir. Assister à un spectacle du Cirque du Soleil est un privilège. Les applaudissements étaient maigres par rapport à la performance délivrée par ces athlètes du monde entier. Ça n’en reste pas moins un moment unique qui ne vivra que jusqu’à lundi soir. Spectacle BÔCCA - Performance exclusive du Cirque du Soleil, jusqu’au lundi 19 août auSporting,dès22 h 30.Tarif :307,50euros. Rens : +377.98.06.41.59.
L’histoire entre le Cirque du Soleil et Monaco commence en 2018, lorsque la Société des Bains de Mer leur commande un show pour le Monte-Carlo Sporting Summer Festival. Avec pour thème : « Le casino des années 1920 ».
La troupe rend hommage à la terre monégasque en faisant des clins d’oeil à la navigation et aux jeux. Le public est conquis. Pour cette deuxième année consécutive, la troupe est revenue avec un nouveau metteur en scène, Pierre Lapointe. Cette édition 2019 trimballe les spectateurs dans un restaurant bariolé, Bôcca, mais quelques touches de la Principauté y figurent. «Onfait quelques références au Casino de MonteCarlo, surtout dans le style et les décors » ,raconte l’auteur aux Disques de platine.
Des projets dans le monde entier Bôcca est donc une performance imaginée pour le festival d’été de la SBM. La troupe y est habituée puisque cela fait partie de leur talent : créer des productions exclusives pour leurs clients. Ainsi, après son escale monégasque, l’équipe partira vers d’autres contrées, notamment New York, Las Vegas et Dubaï, où d’autres projets sont en cours de réalisation.
La particularité de ces spectacles : leur éphémérité. « C’est un spectacle qui vit cinq jours et puis après il est oublié. Nous sommes déjà sur un autre projet », conclut le directeur artistique, Manuel Bissonnette.
S’adapter au lieu
Davantage en tournée dans des grandes salles de concert ou des chapiteaux, il a fallu s’adapter à la salle des Étoiles qui se révèle être plutôt petite pour un show de cette envergure.
Les décors sont donc conçus pour prendre peu de place grâce à un système de pliage. Artistes et équipe technique se relaient entre chaque tableau pour rapidement changer les installations. S.C.