« Trois fois moins cher que de refaire la chaussée ! »
Questions à Romain Betti, directeur des espaces verts de la Ville de Nice
Romain Betti est le « Monsieur jardin » de la Ville de Nice. Nous l’avons rencontré dans le bureau de Bernard Baudin, adjoint aux espaces verts.
Qui travaille sur ce projet ?
L’étude a été menée en interne, par les paysagistes et les ingénieurs de la Ville, sur une commande du maire : mettre en scène la nature sur kilomètres de couloirs de bus.
On a travaillé avec Michel Pena, concepteur de la promenade du Paillon, pour choisir les essences végétales. Ce dossier est une première !
Il y a eu, ici ou là, des bouts de voie ferrée aménagés, mais pas de projet de cette ampleur. D’ailleurs, nous avons candidaté pour le prix Territoria, concours de l’innovation publique.
Où en est le chantier ?
Il se poursuit selon le calendrier. Le gros des travaux se concentre sur l’axe . Pour les deux autres, cela ira plus vite : il n’y a pas de démolition majeure.
Pourquoi des chantiers différents ?
Nous n’avions pas le temps de dupliquer les mêmes aménagements sur les trois axes et de les livrer en décembre. Or, le maire souhaitait que les Niçois aient une vision d’ensemble des changements. D’où cette option de concentrer les travaux sur un axe et de présenter, sur les deux autres, une préfiguration paysagère. Rien à voir, ici, avec les jardinières de balcons ! Plus de arbres en pots de
à mètres de hauteur seront déployés. En , tout cela sera repris par des plantations en pleine terre. Comme sur l’axe .
Quel est l’intérêt ?
Faire plus de place à la nature, concilier urbanisation et développement durable. En cassant le goudronmacadam, par exemple, on perméabilise les sols pour retrouver le cycle naturel où l’eau de pluie, filtrée par les massifs et végétaux, tombe directement dans la nappe phréatique. Sans passer par l’usine de traitement de Carras. Et puis tailler les arbres, arroser ces jardins linéaires, ça coûte euros en frais de fonctionnement annuels : c’est trois fois moins cher que de refaire les chaussées pour colmater les nids-de-poule !
Parlons des arbres, quelles seront les essences ?
Avec Michel Pena, on a choisi des variétés différentes pour offrir une balade colorée et olfactive. Sans un brin de monotonie. L’axe sera rythmé par quatre séquences. On débute rue Bottero par des cerisiers, érables, arbousiers ; on enchaîne par des arbres à floraison remarquable, type magnolia, pour poursuivre par les agrumes et terminer, à hauteur de Gubernatis, par des essences exotiques. Pour les axes et , c’est la même philosophie : des essences variées.