Bain de foule pour les Macron à Bormes
À l’occasion du 75e anniversaire de la libération du village varois, le Président et son épouse ont pu mesurer, hier, leur cote de popularité nettement à la hausse auprès du public
Même si Emmanuel Macron sait que la colère d’une partie des Français ne s’est pas évaporée dans les chaleurs de l’été, la fronde des « gilets jaunes », à laquelle il a dû faire face depuis novembre dernier, semble appartenir au passé. Hier, en tout cas, à l’issue de la cérémonie de commémoration de la libération de Bormes-les-Mimosas, c’est une foule tout acquise à sa cause, parfois même hystérique, qui a accueilli le président de la République sur la place SaintFrançois. Sitôt après avoir reçu la médaille de la ville des mains du maire François Arizzi, le chef de l’État a été littéralement happé par les Borméens et autres vacanciers. Chacun veut son selfie avec Emmanuel Macron. Ce dernier, détendu et souriant, joue le jeu. Au besoin en utilisant les services de l’un des nombreux gardes du corps qui l’accompagnent. Les gamins n’échappent pas à la Macronmania ambiante. Porté à bout de bras par sa mère, un enfant s’exclame : « Ah ! oui, je l’ai, je l’ai vu ! ».
Bras en écharpe
Mais l’image du jour restera sans doute l’apparition de Brigitte Macron. Si le tailleur blanc cassé est un grand classique de la première dame de France, le bras droit en écharpe est beaucoup moins commun. Sollicité sur les causes de la blessure de l’épouse du Président, le service de presse de l’Élysée ne dit mot.
Passée la surprise, encouragée sans doute aussi par les sourires de Brigitte Macron, la foule repart à la chasse au selfie. Pour Claudine Garcia et sa fille Élodie, la rencontre du couple présidentiel est comme une bouée de sauvetage. Claudine a dû mal à cacher son émotion. Explications : « Ma fille est atteinte d’une maladie génétique et la CPAM d’Orléans ne veut
(1) pas lui verser ses indemnités journalières. Mais Mme Macron a dit qu’elle allait s’en occuper. J’ai une confiance entière en elle », confie-t-elle, soulagée. Avec ce bain de foule bienveillant, on en oublierait presque les raisons de la venue du président de la République en ce 17 août, date anniversaire de la libération de Bormes-lesMimosas en 1944.
Pour la deuxième année consécutive, Emmanuel Macron a donc fait le déplacement, en voisin. « Deux fois de suite, c’est le début d’une habitude. Pourquoi ne deviendrait-elle pas un rituel », a plaisanté François Arizzi, encore une fois « très honoré » par la participation du chef de l’État à la commémoration de « la date la plus importante de l’histoire contemporaine de Bormes-les-Mimosas ».
Trois devoirs
En retour, Emmanuel Macron s’est dit « heureux » d’être là. Le chef de l’État a surtout rappelé les trois devoirs qui, selon lui, s’imposent à l’occasion de ces commémorations. « Le devoir de reconnaissance pour les anciens combattants, ces femmes et ces hommes qui ont tout risqué pour la liberté. » Le Président a poursuivi par « le devoir de souvenir car la vie est un pèlerinage et il en est de même d’une nation. Une grande nation doit se souvenir d’oû elle vient, de tout ce qu’elle a fait. C’est ce qui la tient ». Enfin, Emmanuel Macron a évoqué « le devoir d’inspiration ». Et d’expliquer sa pensée : « Les commémorations sont un exercice collectif qui doit nous aider à retrouver la force d’âme de ceux qui ont tout risqué ».