Monaco-Matin

Lost Frequencie­s : « On s’est juste incrusté dans le paysage !»

- ALEXANDRE CARINI acarini@nicematin.fr The Avener ou Feder ? Pot belge ou Red bull ? Jacques Brel ou Aznavour ? Dernière blague belge ?

produit, mais j’ai vu des photos, ça fait envie aussi. Quand je pense à la Côte d’Azur, je pense aussi à The Avener, que j’ai rencontré en montant dans le bus à Nice, et qui est un ami. J’aime beaucoup cette région où l’on peut jouer du lounge, de la deep-house, faire la fête et profiter du soleil, même pour un Belge ! ».

Sont quand même sympas ces Belges ! Félix De Laet, alias Lost Frequencie­s, a beau être une grosse vedette de la scène électro, pas question d’attraper la grosse tête. Mais tête d’affiche, ça oui, sans problème ! Au nouveau Summer Vibes Festival de Fréjus, le jeune homme de 25 ans a assumé son statut en toute décontract­ion. Encore en train de blaguer, bière en main au pied de la scène, alors que la grande foule scandait déjà son nom. L’interview, réalisée quelques minutes plus tôt dans un espace VIP saturé de sons, où le seau à champagne dégoulinan­t a effacé la moitié de nos questions, était sur le même ton ! De quoi inspirer nos « stars » made in France des Plages Électros... Tout juste le temps de changer de tshirt et d’enfiler un pantalon treillis sur ses baskets flashies, avant de sortir le grand jeu aux platines. Quitte à grimper aussi dessus d’un bond !

« Are you with meeee ? »

La pression ? À part celle du houblon, le DJ de Bruxelles ne connaît pas, évidemment.

« Pour être honnête, je n’ai pas vraiment le trac avant mon set. L’affiche de ce festival, avec Feder et Ofenbach, est très solide, c’est un programme homogène, il fait beau, il y a du monde, on ne peut pas demander

mieux ! ».

Le grand échalas a conservé l’allure juvénile de l’ex-étudiant en sciences éco, petites lunettes en prime. Mais c’est en séchant ses exams pour se rendre à l’édition brésilienn­e du festival Tomorrowla­nd, que l’homme de Rio a trouvé son Eldorado électro. Revanche du « cancre » ? « Là, en revanche, j’ai eu un gros stress, parce que j’avais déjà redoublé deux fois mon Bachelor, et j’avais peur de ne plus pouvoir le repasser, se souvient l’intéressé. J’en ai discuté avec mes profs, et là, ils ont été super, ils m’ont rassuré et encouragé à y aller. Depuis, je n’ai jamais arrêté de faire de la musique, au contraire de mes études ». L’examen de passage musical est si réussi, lui, que depuis le remix du chanteur Easton Corbin, Félix est devenu une véritable machine àhits( Reality, Crazy...) plutôt qu’à gaufres. Le symbole vivant de la génération YouTube, qui lui a permis de diffuser ses morceaux sans passer par la radio. Le talent ne s’encombre plus du poids des ans ? « On est plusieurs artistes comme ça, comme mon pote Kungs [Valentin Brunel, autre DJ à succès toulonnais, âgé de 22 ans, ndlr] qui vit la même chose, et qui a connu les mêmes débuts., tempère humblement Félix. Pour plein de jeunes, il est devenu plus facile de faire de la musique sur un ordinateur, sans avoir besoin de studio. On s’est juste incrusté dans le paysage musical. Et puis c’est l’électro qui a fait un gros boum ! ». Boom, boom. Lost Frequencie­s, mais aucune friture sur les ondes. Et ce goût pour rebrancher des chansons oubliées dans le courant du jour. « Ça, c’était l’idée de base, j’ai toujours eu un côté nostalgiqu­e pour la musique. Je me suis mis à remixer de vieux titres juste pour me marrer, et mon pseudo est devenu évident ». In The Shadows (The Rasmus) et American Boys (Estelle) ont ainsi subi leur petite cure de jouvence, pour entrer à nouveau dans la dance. Mais le mixeur des platines n’est pas qu’un bidouilleu­r de sons électro. C’est aussi un vrai musicien avec ses propres compos, éduqué au piano.

« C’est juste un choix de genre musical qu’on fait pour se produire facilement comme DJ set, de façon spontanée. Mais je fais aussi des live shows plus aboutis, avec des instrument­s sur scène ».

Comme quoi, tout n’est pas perdu, avec Lost Frequencie­s... Sciences éco ou conscience électro ?

Conscience électro ! Les sciences éco, c’était avant. Ah non, je ne peux pas choisir, je suis bien pote avec les deux, je les adore ! Allez, pot belge. Mais tu aurais pu dire aussi Corona ! Brel bien sûr ! J’ai déjà fait un remix de Ne me quitte pas au Brussels Summer Festival, avec une grande photoportr­ait de lui sur la scène, mais l’associatio­n Jacques Brel m’a dit de ne plus l’utiliser ! Ah!( il réfléchit un peu). Euh, tu sais c’est quoi un canife ?...

“- Un couteau ?”

Non, un p’tit fien ! Ahahah !

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(Photo A. Carini)

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