La mauvaise blague terroriste crée l’émoi au collège
Cinq jeunes Parisiens sont en garde à vue après avoir manifesté bruyamment, et encagoulés, leur présence juste à côté du collège Saint-Exupéry à Saint-Laurent-du-Var
C’est un peu gros cette histoire de deux mecs bourrés sur un balcon. » Les nombreux parents massés hier vers 15 h 30 devant l’entrée de service, et non la principale, du collège SaintExupéry avaient dû mal à croire en la version servie au départ.
Des policiers municipaux et nationaux à plusieurs endroits, les routes barrées par des véhicules sérigraphiés, des fourgons et voitures de police passant régulièrement, les élèves confinés à l’intérieur du réfectoire pendant de longues minutes : chacun se doutait, hier après-midi, que quelque chose d’anormal avait eu lieu dans ou autour de l’établissement.
Mauvaise blague ?
Tout est bien parti d’un balcon. Celui du dernier étage de la résidence Le Baccara, chemin des Roses, située derrière le collège. Là, cinq jeunes apparemment très alcoolisés ont commencé à mettre de la musique fort. Torse nu, ils ont ensuite enfilé des cagoules. À partir de là, les versions divergent. Certains élèves ont raconté en sortant à leurs parents que les jeunes auraient proféré des mots violents, à caractère terroriste, comme «Jevaisentuerun au moins » et en criant, toujours selon les enfants, «Allahou Akbar. »
« Si ces propos ont été proférés, c’est inadmissible et cela doit être sévèrement sanctionné » a fustigé le maire, Joseph Segura, en ajoutant « on ne plaisante pas avec ça dans le contexte national. On ne s’amuse pas comme ça ».
Dans le calme
Du côté de la police, on nie que des propos menaçants ont été proférés. Le fait de mettre ses fameuses cagoules aurait suffisamment inquiété les responsables de l’établissement pour qu’ils alertent la police nationale. Celle-ci a demandé le confinement immédiat des élèves, loin de l’immeuble en question. Ce qui a été fait. « Je tiens à saluer le calme et la maîtrise parfaite du personnel de l’Éducation nationale. Ce n’est que le deuxième jour de la rentrée, mais il semble que les exercices réguliers ont permis une bonne coordination et que tout se déroule dans le calme », rappelait le commissaire de la circonscription Vincent Leblond, qui se trouvait sur place au côté du maire et du principal du collège Franck Planeille, quand les derniers élèves ont pu quitter le collège vers 16 h 30.
Des cagoules pour les vacances ?
Les cinq jeunes, originaires de la banlieue parisienne, ont été interpellés rapidement. Leur appartement, qu’ils avaient loué sur un célèbre site de location pour passer des vacances, a été perquisitionné.
Des chiens renifleurs d’explosif ont également été mis à contribution. À 16 h 40, l’intervention des policiers était terminée et les routes rouvertes. Les auteurs ont été placés en garde à vue pour « apologie du terrorisme. » Ils devront également s’expliquer sur le fait d’avoir des cagoules avec eux, alors qu’ils sont en vacances… pas vraiment utiles pour aller à la plage.
S’il s’avère qu’il s’agit bien d’une mauvaise plaisanterie, elle devrait leur coûter cher.