Monaco-Matin

Bakayoko et Augustin en mission

Arrivé du PSG, Stanley Nsoki apprécie l’état d’esprit tourné vers le jeu de sa nouvelle équipe

- VINCENT MENICHINI

Stanley Nsoki a tout juste  ans mais les idées très claires, déjà. Hier, juste après sa conférence de presse de présentati­on, l’ancien défenseur du PSG s’est posé dans un des salons du centre d’entraîneme­nt pour expliquer, dans le détail, ce qui l’a poussé à rejoindre l’OGC Nice. Champion de France avec Paris la saison dernière, Nsoki a de grandes ambitions avec le Gym qu’il a grandement aidé à remporter un troisième match en quatre journées sur la pelouse de Rennes, avec une passe décisive. « Que demander de plus pour une première ? » at-il lâché, au moment de conclure l’entretien.

A quel moment, avez-vous opté pour le Gym ?

A la suite de mon rendez-vous avec Julien Fournier. Pas mal de clubs se sont rapprochés du PSG cet été. Je n’y ai pas toujours prêté attention. Nice a insisté. M. Fournier a discuté avec mes agents. Je l’ai ensuite rencontré en personne et ça a confirmé les premières impression­s de mes conseiller­s. Enfin, j’ai pu discuter avec le coach. Tout le monde était sur la même longueur d’onde, allait dans le même sens. J’ai senti qu’il y avait un vrai projet ambitieux, une nouvelle page à écrire, une réelle volonté commune de me faire venir. Ici, je vais pouvoir m’exprimer. J’avais besoin d’autre chose.

Connaissie­z-vous des joueurs niçois ?

J’ai côtoyé Myziane (Maolida) et Malang (Sarr) en sélection. En discutant avec eux, je sentais qu’ils étaient dans un club ambitieux, avec un coach de qualité. L’ambiance est top dans ce groupe. C’est un point capital. Cela me tient à coeur d’évoluer dans une équipe soudée. Malang, je le voyais jouer alors qu’il n’était même pas pro. Cela donne des idées. C’est un gars super cool, toujours assidu, calme, tranquille. Il incarne vraiment Nice, c’est l’enfant du club.

Rejoindre une équipe qui cherche à jouer au ballon, ça a compté également ?

Cela fait deux, trois ans que je vois Nice développer un football très attrayant. J’avais lu que c’était l’équipe qui avait la meilleure possession de balle derrière Paris. Je ne connaissai­s pas Vieira en tant que coach, mais c’est dans la lignée de Claude Puel et Lucien Favre au niveau de la philosophi­e de jeu. Ça joue un foot de possession, un jeu plaisant. Ce n’est pas simpliste, on ne dégage pas le ballon ici. Le coach m’a fait part de tout ça. Je réponds à ces critères.

Vous souvenez-vous du joueur Patrick Vieira ?

Je n’étais pas né quand il est devenu champion du monde. C’est un grand nom du foot. Je me souviens de lui lors de la Coupe du monde  avec son grand gabarit, son calme. Je me reconnais un peu en lui dans sa façon d’être, son caractère. Cela a joué dans ma décision aussi.

Votre ancien formateur au PSG François Rodrigues vous décrit comme un futur

« internatio­nal en puissance »... C’est un objectif à long terme. Cela passe par de grandes prestation­s en club. Je veux apporter à mon équipe et qu’elle aussi m’apporte. C’est une symbiose, du donnant-donnant. Je suis très perfection­niste. Plus jeune, je pouvais me mettre en colère, alors que désormais la frustratio­n se traduit par une envie de me dépasser, d’aller au-delà de mes limites.

Qu’avez-vous appris de vos deux coachs au PSG Unai Emery et Thomas Tuchel ?

Emery est celui qui m’a lancé en pro. Je l’ai côtoyé quelques mois. C’est un vrai passionné. A l’entraîneme­nt, si tu ne fais pas la bonne passe claquée, il peut sauter au plafond (sourires) .Ilvit tout à fond. C’est un entraîneur honnête. Quant à Tuchel, il est très pointu tactiqueme­nt, un vrai perfection­niste. Je faisais partie intégrante de l’effectif profession­nel, qui plus est celui du PSG. J’ai beaucoup progressé.

C’est un privilège d’évoluer avec Thiago Silva, Marquinhos ou Kimpembe pour un jeune...

Je suis très observateu­r. J’ai appris de tous. Chez “Marqui”, j’aimais beaucoup sa faculté à défendre sur un deux contre un, sa gestion des appuis. Presnel (Kimpembe) anticipe très bien, casse les lignes. Thiago, il avait cette faculté à prendre le dessus sur l’attaquant dans les airs, à gérer à merveille la profondeur. J’ai appris de tous. Thilo (Kherer), malgré son jeune âge, était toujours de bons conseils.

Quand on se frotte à Neymar, Mbappé ou Cavani au quotidien, c’est formateur aussi ?

Le plus impression­nant chez Kylian (Mbappé), c’est sa vitesse. Pourtant, je ne suis pas lent mais quand il arrive dans votre dos tu te demandes ce que c’est. Tu sens son souffle... Edi (Cavani) au niveau de l’état d’esprit, c’est exceptionn­el. Il peut te rater dix occasions, il n’abandonner­a jamais. Il sait qu’il va en mettre quarante derrière. Il ne doute jamais de ses qualités. Il m’a toujours donné beaucoup de conseils, m’a encouragé. Il me disait que ça manquait des joueurs avec autant de niaque. Quand Edi te dit ça, ça réconforte et te donne confiance. J’ai beaucoup d’admiration pour lui. Ney’, il aime être entre les lignes. C’est très compliqué de défendre face à lui. Il peut toujours te sortir un truc venu d’ailleurs.

S’il se retourne, c’est la fin du monde pour un défenseur. Bosser avec les trois, cela a été très bénéfique.

Quel est votre poste de prédilecti­on ?

Je peux jouer à plusieurs postes. Je préfère évoluer en défense centrale mais je suis au service du collectif.

Dans l’axe, sur le côté gauche ou au milieu, je veux répondre aux attentes du coach.

Quel type d’arrière gauche êtes-vous ?

Je ne suis pas quelqu’un qui va prendre le couloir tout le match. J’ai des qualités d’explosivit­é. Je peux en surprendre plus d’un avec ma puissance. Mais je suis plutôt du genre à stabiliser la défense sur le côté.

L’idée, avec Nice, c’est de se qualifier pour l’Europe ?

‘‘ C’est vraiment une bande de potes”

Ils ont fini septièmes. On veut toujours faire mieux. Alors, ça pourrait être 6, 5, 4, 2, 1 ou  pourquoi pas (sourires) .Ilyaun groupe étoffé pour tenter d’aller chercher une qualificat­ion européenne.

Comment avez-vous été accueilli dans ce groupe ?

Je sens une équipe qui se connaît bien. Le groupe est jeune, francophon­e. Je n’ai fait qu’un entraîneme­nt et qu’un match. C’est vraiment une bande de potes que tu retrouves à l’entraîneme­nt.

Premier match, première victoire et première passe décisive : il y a pire comme début ?

Wylan (Cyprien) frappe super bien les corners. La veille, j’avais travaillé les courses au premier poteau. J’avais également remarqué que Racine (Coly) prenait pas mal de ballons. Avant de frapper ce dernier corner, Wylan vient me voir et me dit : “Je la mets au premier, viens au premier !” Je l’ai écouté, car je savais que le ballon allait arriver sur ma tête avec sa qualité de frappe. Au final, ça fait but et victoire. Que demander de plus pour une première ?

 ??  ??
 ??  ??
 ??  ?? Stanley Nsoki, entouré de Jean-Pierre Rivère et Patrick Vieira, portera le numéro . Son transfert est estimé à dix millions d’euros. (Photo Dylan Meiffret)
Stanley Nsoki, entouré de Jean-Pierre Rivère et Patrick Vieira, portera le numéro . Son transfert est estimé à dix millions d’euros. (Photo Dylan Meiffret)
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Monaco