Il raconte la Libération
Dans l’auditoire de la Maison de France, Jacques Wolzok est invité à la tribune. L’homme, désormais président de la commission pour l’assistance aux victimes de spoliations, a vécu la Libération en Principauté. Issu d’une famille juive résidente à Monaco, il a échappé aux rafles. « Aujourd’hui, j’ai le sentiment de revivre ce moment particulier. Je dois dire un immense merci au prince Louis II. C’est grâce à lui que je suis là, compte tenu de mes origines juives. De nombreux juifs ont été protégés en permanence en Principauté. Souvent, on donne un aspect insuffisamment précis sur l’influence qu’il a eue pour permettre à de très nombreuses familles juives d’être sauvées. »
Une allusion non feinte aux incertitudes passées quant au rôle, durant la Seconde Guerre mondiale, de la Principauté avec le gouvernement de Vichy et l’Allemagne nazie. « Pourquoi vous dis-je cela ?
Parce que le jour de la Libération, après avoir été très proche du lieu du bombardement notamment de la Poste, j’étais avec mon père, ma mère et ma soeur au Park Palace. Il y a eu ce jour-là une déferlante de personnes qu’on avait jamais vues, ils avaient tous le teint très pâle. Pourquoi ? C’étaient les dizaines de juifs cachés et sauvés en Principauté. La police savait où ils se trouvaient. Je me souviens du jour où Serge Klarsfeld a dit : ‘‘S’il y a eu des déportations en Principauté, le prince n’était pas à Monaco ce jourlà. Je peux affirmer mon sentiment profond qu’en aucune façon ils ont été déportés.’’ Les gens déportés n’étaient que des personnes de passage, rappelons-le. Toutes les personnes qui habitaient Monaco ont été sauvées. »