Monaco-Matin

« On est passés à autre chose » : l’incroyable réponse des policiers ce soir-là au commissari­at de Cagnes

- G. L.

C’est un témoignage choc. Un riverain a témoigné hier matin sur l’agression à laquelle il a en partie assisté. C’est le père de Kamil, 19 ans. Samedi soir, son fils était intervenu en premier depuis la fenêtre de l’appartemen­t familial. Haranguant l’agresseur depuis là-haut, puis descendant même pour tenter de l’empêcher de continuer (nos éditions de lundi). Kamil avait alors été menacé de mort par l’agresseur et était parti se réfugier chez lui. Au téléphone, la maman de Kamil était en ligne avec les policiers, leur racontant la scène en direct. Le père de Kamil dormait. Il s’est réveillé en cours d’altercatio­n, au moment où sa femme échangeait avec la police au bout du fil. Il a alors pris les choses en mains.

« Après le troisième coup de fil avec la police, j’ai repris l’appareil du téléphone pour expliquer à la police ce qui s’était passé. Ma femme avait du mal à expliquer où c’était précisémen­t [NDLR : donner le nom de la rue et guider les policiers]. » À ce moment-là, le père de famille se penche à la fenêtre. « Au bout du chemin je voyais une silhouette qui traînait un corps humain par les pieds. C’est là qu’une patrouille est arrivée. Ça s’est joué à soixante secondes près. Mais la police a regardé du mauvais côté, côté cour. On leur a montré, ils ne l’ont pas trouvé. La Bac [NDLR : policiers en civil] est ensuite arrivée. Ils ont fait le tour pour l’attraper. On leur a bien dit qu’il avait pris le corps, le cadavre, et qu’il l’avait traînée là-bas. »

« Aucun des policiers n’avait une lampe torche »

Le père de Kamil affirme que les policiers étaient souséquipé­s pour des recherches de nuit. « La police y est partie [NDLR : là où la famille avait désigné le lieu de fuite, à quinze mètres de là] mais ils n’ont rien vu. Aucun des policiers n’avait une lampe torche. Ils étaient avec l’applicatio­n torche de leur téléphone portable... Quand on cherche la nuit, il faut avoir les moyens ! Après une demi-heure à attendre, aucune nouvelle. Ils auraient pourtant pu avoir l’agresseur. Mais le temps de leur expliquer c’était trop tard. »

Le père explique également que, ce soir-là, juste après les faits, sa femme a été convoquée au commissari­at de Cagnes-sur-Mer. «Au commissari­at le soir même on lui a dit qu’ils n’avaient rien. Qu’ils étaient passés à autre chose... »

La police des polices, l’IGPN, a été saisie des faits relatifs à l’interventi­on des policiers.

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Le père de famille a vu l’individu traînant le corps sur le sol, une minute seulement, selon lui, avant l’arrivée des policiers. (Photo G. L.)

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