LES POMPIERS DANS LE FEU DE L’ACTION
Avec plus de 10 000 interventions en 2018 et sans doute autant cette année, les pompiers de Monaco s’organisent pour faire face à une activité de plus en plus soutenue, y compris sur le territoire français.
En 2018, le corps des sapeurs pompiers de Monaco a frôlé les 10 000 interventions. Un record sur un quinquennat où les activités ont augmenté de 8 %. Cet été 2019 n’a fait que confirmer la tendance. Avec près de 30 interventions par jour en moyenne (de juin à août), les hommes du lieutenantcolonel Fassiaux ont souvent été « sursollicités » et restent sur le qui-vive en cas d’été indien.
À l’image de la canicule, qui implique des assistances aux personnes plus nombreuses de jour comme de nuit, l’aléa météo est une variable essentielle qui pourrait encore conduire à des pics d’activités ces prochaines semaines. « Il suffit de deux épisodes très pluvieux ou orageux, comme en 2015 et en 2018, pour tout de suite monter à 5060 interventions par jour », note le colonel Fassiaux. D’où l’importance d’anticiper pour gérer au mieux la santé des troupes. Cet été, le colonel Fassiaux a ainsi donné des consignes strictes et de bon sens à ses hommes, aussi athlétiques soient-ils.
« Tout peut arriver dans la minute »
« J’ai pris la décision de faire se reposer les gens en supprimant les activités un peu trop intenses, afin de privilégier les interventions. Tous n’ont pas le même nombre de vacances l’été et ils sont suffisamment fatigués, notamment quand il y a eu la canicule. On a donc privilégié le sport en salle climatisée. » D’autant que les pompiers de Monaco maintiennent un haut niveau d’exigence en termes de formation. Exercice hebdomadaire de lutte contre les feux de forêt, séquences d’hélitreuillage avec la police maritime ou encore entraînement au feu d’appartement. Que l’on soit à Paris, à Marseille ou Monaco, un feu reste un feu et la répétition des gammes est essentielle car « tout peut arriver dans la minute ».
Des automatismes qui évoluent aussi avec les nouveaux équipements individuels. « Avant, ce qui empêchait un pompier de rentrer au feu, c’était les oreilles. C’était l’indicateur quand ça chauffait trop. Maintenant, avec tous les équipements qu’on a, on peut être très proche… D’où l’intérêt de notre centre d’aguerrissement à la Brasca (Èze). Avant, les pompiers ne faisaient que de la théorie et ne voyaient le feu que le jour J. Aujourd’hui, ils sont formés en situation. » D’autant que la Principauté, par sa densité urbaine sur 2 km2, son maillage de gaines techniques en sous-sol ou sa profusion d’événements, est un territoire non sans spécificités et défis. Le champ d’action des pompiers ne se cantonnant d’ailleurs pas aux frontières de la Principauté (lire ci-dessous). « On sort beaucoup, mais on ne nous entend pas beaucoup. On utilise le deuxtons qu’à bon escient », glisse au passage le colonel Fassiaux.