Monaco-Matin

LES POMPIERS DANS LE FEU DE L’ACTION

Avec plus de 10 000 interventi­ons en 2018 et sans doute autant cette année, les pompiers de Monaco s’organisent pour faire face à une activité de plus en plus soutenue, y compris sur le territoire français.

- Dossier : Thomas MICHEL tmichel@nicematin.fr Photos : Jean-François OTTONELLO

En 2018, le corps des sapeurs pompiers de Monaco a frôlé les 10 000 interventi­ons. Un record sur un quinquenna­t où les activités ont augmenté de 8 %. Cet été 2019 n’a fait que confirmer la tendance. Avec près de 30 interventi­ons par jour en moyenne (de juin à août), les hommes du lieutenant­colonel Fassiaux ont souvent été « sursollici­tés » et restent sur le qui-vive en cas d’été indien.

À l’image de la canicule, qui implique des assistance­s aux personnes plus nombreuses de jour comme de nuit, l’aléa météo est une variable essentiell­e qui pourrait encore conduire à des pics d’activités ces prochaines semaines. « Il suffit de deux épisodes très pluvieux ou orageux, comme en 2015 et en 2018, pour tout de suite monter à 5060 interventi­ons par jour », note le colonel Fassiaux. D’où l’importance d’anticiper pour gérer au mieux la santé des troupes. Cet été, le colonel Fassiaux a ainsi donné des consignes strictes et de bon sens à ses hommes, aussi athlétique­s soient-ils.

« Tout peut arriver dans la minute »

« J’ai pris la décision de faire se reposer les gens en supprimant les activités un peu trop intenses, afin de privilégie­r les interventi­ons. Tous n’ont pas le même nombre de vacances l’été et ils sont suffisamme­nt fatigués, notamment quand il y a eu la canicule. On a donc privilégié le sport en salle climatisée. » D’autant que les pompiers de Monaco maintienne­nt un haut niveau d’exigence en termes de formation. Exercice hebdomadai­re de lutte contre les feux de forêt, séquences d’hélitreuil­lage avec la police maritime ou encore entraîneme­nt au feu d’appartemen­t. Que l’on soit à Paris, à Marseille ou Monaco, un feu reste un feu et la répétition des gammes est essentiell­e car « tout peut arriver dans la minute ».

Des automatism­es qui évoluent aussi avec les nouveaux équipement­s individuel­s. « Avant, ce qui empêchait un pompier de rentrer au feu, c’était les oreilles. C’était l’indicateur quand ça chauffait trop. Maintenant, avec tous les équipement­s qu’on a, on peut être très proche… D’où l’intérêt de notre centre d’aguerrisse­ment à la Brasca (Èze). Avant, les pompiers ne faisaient que de la théorie et ne voyaient le feu que le jour J. Aujourd’hui, ils sont formés en situation. » D’autant que la Principaut­é, par sa densité urbaine sur 2 km2, son maillage de gaines techniques en sous-sol ou sa profusion d’événements, est un territoire non sans spécificit­és et défis. Le champ d’action des pompiers ne se cantonnant d’ailleurs pas aux frontières de la Principaut­é (lire ci-dessous). « On sort beaucoup, mais on ne nous entend pas beaucoup. On utilise le deuxtons qu’à bon escient », glisse au passage le colonel Fassiaux.

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La pratique a remplacé la théorie dans la formation des actuels pompiers.

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