Monaco-Matin

Romain : « En voyage, on apprend à mieux vivre avec soi-même et avec les autres »

-

Plus de deux ans après votre départ, où en êtes-vous de votre tour du monde ?

Après   kilomètres parcourus avec Élodie, nous sommes passés par le Cambodge, pays où nous avions décidé de soutenir l’associatio­n « Lyli ». Après six mois, Élodie a décidé de repartir en France et moi je suis tombé amoureux de ce pays !

J’ai trouvé un travail dans une agence de communicat­ion et je m’y suis installé. Parallèlem­ent, je continue de donner un coup de pouce à l’associatio­n « Lyli ». Je fais donc une pause dans mon voyage et j’espère repartir d’ici un an et demi pour continuer mon périple à vélo de l’Alaska à Ushuaia.

À mi-parcours de votre tour du monde, quel souvenir gardez-vous en tête ?

Il n’y a pas un souvenir en particulie­r mais la part d’inconnu m’a vraiment plu. Parfois, nous ne savions pas où nous allions dormir ou manger. Par exemple, nous avons planté la tente dans un champ au Tadjikista­n et nous avons dormi dans une gare au Japon.

Quelques mésaventur­es ?

Honnêtemen­t, je n’ai pas de mauvais souvenir et même, dans les moments difficiles, la bienveilla­nce des gens m’a beaucoup touché. Par exemple, au Tadjikista­n, Élodie a crevé et nous étions à  kilomètres de la capitale. Nous avions commandé la pièce de rechange et elle est passée de main en main. Un cycliste est allé la réceptionn­er, puis il l’a donnée à un taxi, qui l’a redonnée à un cycliste.

Au final, cinq jours plus tard, nous avions pu repartir. Évidemment, il ne faut pas être naïf et rester vigilant lorsqu’on voyage, mais il faut aussi se laisser guider. Dans tous les pays, nous avons croisé des habitants qui nous ont ouvert leurs maisons. Souvent, ils vivaient avec peu et ils ne demandaien­t rien en retour.

Diriez-vous que ce voyage vous a changé ?

Je vois les choses différemme­nt. Quand on part aussi longtemps et aussi loin on apprend à mieux vivre avec soi-même et avec les autres.

Si vous deviez donner un conseil pour préparer un tour du monde ?

Il ne faut surtout pas partir pour fuir un problème ou une séparation. Il faut se sentir libre de voyager pour être ouvert aux rencontres. Pour un tour du monde à vélo, je conseille de bien se renseigner sur le matériel nécessaire. À noter qu’il existe également un site Internet d’entraide entre cyclistes qui s’appelle « warmshower­s ».

Vous angoissez à l’idée de rentrer un jour en France ?

Pas du tout ! Pour l’instant, j’ai trouvé un mode de vie qui me convient mieux au Cambodge et il existe une harmonie que je n’ai retrouvée nulle part ailleurs. Peut-être que, dans dix ans, je me dirai que la France me convenait mieux. L’avenir me le dira.

 ??  ?? De gauche à droite : Élodie et Romain ont sillonné une partie du globe à vélo, dont la Corée. Au gré des rencontres, ils ont dormi dans une gare comme au Japon. Et entre deux coups de pédales, ils ont pris le temps de profiter, comme ici à Tokyo.
De gauche à droite : Élodie et Romain ont sillonné une partie du globe à vélo, dont la Corée. Au gré des rencontres, ils ont dormi dans une gare comme au Japon. Et entre deux coups de pédales, ils ont pris le temps de profiter, comme ici à Tokyo.
 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Monaco