Monaco-Matin

« C’est irrecevabl­e »

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Me Emmanuel de Montalembe­rt pose ses dossiers devant lui. Des piles et des piles. Et prend la parole après son confrère. Il défend SFR. Il souffle, agacé : «Me Geoffroy recycle a minima son dossier de , [lire ci-contre] ,il est hors sujet. » Car, jure-t-il, oui, au moment du PDV, le secteur des télécoms était en crise depuis six ans. « Tous les opérateurs se sont restructur­és ». Mieux, il affirme :

« C’est la seule société à avoir offert une garantie d’emploi jusqu’au

er juillet , alors oui, à la fin, SFR a décidé de se restructur­er et tout s’est fait en transparen­ce. » Le  mai , le PDV était signé, le  juin, il était validé par les directions régionales des Entreprise­s, de la concurrenc­e, de la consommati­on, du travail et de l’emploi. « Cette validation rend irrecevabl­e », selon lui, le recours des salariés. Une responsabi­lité délictuell­e ? « Irrecevabl­e encore », répond-il aux juges. « L’inspection du travail a validé les ruptures de contrat. »

Quant au consenteme­nt, Me De Montalembe­rt balaie d’un revers de la main. Et se tourne vers Pierre : « Devant l’inspecteur du travail, votre client a, de façon claire et répétée, dit vouloir casser son contrat de travail. »

Sur le fond, l’avocat de SFR lâche : « Une mauvaise appréciati­on des conditions économique­s ne constitue pas une fraude à la loi. » Mais, peu importe finalement, puisque, affirme l’avocat, les difficulté­s économique­s étaient réelles. Il sort et tend aux juges un pavé de   pages ! « Voilà les raisons pour lesquelles SFR devait lancer un PDV pour conserver sa compétitiv­ité ». Et de balancer quelques chiffres : « Au moment du plan de départs volontaire­s, SFR perdait un million de clients, son chiffre d’affaires avait baissé de  % et sa capacité d’investisse­ments de  %. Alors SFR avait un motif économique, même si de toute façon un salarié en rupture amiable ne peut pas le remettre en cause. »

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Me Emmanuel de Montalembe­rt, avocat de SFR, hier à l’audience.

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